Faute de médecins, les urgences de l’hôpital d’Amboise menacées de fermeture cet été

D’après la CGT Santé d’Indre-et-Loire, le service d’urgences du centre hospitalier d’Amboise pourrait être fermé certaines nuits, par manque de personnel. Un symptôme de la crise de l’hôpital public, dont la réorganisation fait peser le risque d’« une véritable catastrophe sanitaire ». Communiqué.

La CGT a appris que les services d’urgence et le SAMU d’Amboise et Loches étaient menacés de fermeture alternative sur certaines nuits cet été de 20h30 à 8h30 [1]. Comment en est-on arrivé là ?

La diminution régulière, et voulue, du nombre de médecins formés est à l’origine de cette situation. Les chiffres du ministère parlent d’eux-mêmes : dans les années 70, 9 500 médecins sortaient diplômés chaque année ; dans les années 80/90 ce chiffre a été diminué de moitié (4 000) pour actuellement être remonté à 8 500 [2]. Il faut au moins 10 ans pour former un médecin. Dans le même temps la population augmente (+1 million tous les 3 ans) et vieillit (+2% chaque année de plus de 60 ans).

Localement, dans la Région Centre-Val de Loire, 81 postes de médecins urgentistes sont non pourvus sur les 311 existants. Ces chiffres sont connus de tous. Cette situation n’est pas la faute « à pas d’chance  ». Elle a été sciemment organisée par les différents ministres de la santé et permet la fermeture totale ou partielle des hôpitaux locaux.

Lorsque la ministre annonce la mise en place d’hôpitaux de proximité, elle tente d’endormir la population en jouant sur les mots. Un hôpital de proximité selon les textes officiels est un hôpital dans lequel il n’y a ni service d’urgences, ni maternité, ni chirurgie.

Il faut immédiatement augmenter le nombre de médecins formés. Il faut que le plan santé 2022 de Mme Buzyn, voté le 16 juillet 2019, soit retiré car il prévoit entre autres de nouvelles fermetures de lits ainsi que la transformation de 350 hôpitaux locaux en hôpitaux de proximité (donc sans services d’urgences).

Les personnels des urgences au CHU de Tours, à Chinon, à Loches et à Amboise, sont en grève comme la plupart des services d’urgences en France et comme de nombreux services en général dans les hôpitaux. La ministre doit nous entendre : il faut arrêter de fermer des lits, en ré-ouvrir, arrêter de fermer des postes, en créer !

Sans ces mesures immédiates c’est une véritable catastrophe sanitaire qui est en train d’être organisée. Personne ne pourra dire qu’il ne savait pas ! Dans l’immédiat, il faut de toute urgence tout faire pour que les urgences de Loches et Amboise restent ouvertes 24h/24h et 365 jours/an.

Car que se passera-t-il demain pour la personne qui se trouvera loin de tout service d’urgences ? Il en va de l’égalité de l’accès aux soins pour tous.

Notes

[1Concernant le centre hospitalier de Loches, un médecin à été recruté en intérim, les urgences et le SAMU devraient donc fonctionner normalement pour le mois d’août. Mise à jour du 10 août 2019 : d’après des informations complémentaires qui nous ont été communiquées, seule la structure mobile d’urgence et de réanimation (SMUR) d’Amboise serait en fait concernée.

[2Chiffres de la DRESS