Le Syndicat SUD rappelle que depuis des années, les professionnel·les de la protection de l’enfance alertent sur les conditions de plus en plus dégradées de l’exercice de leurs missions. Pour SUD, les conditions de fonctionnement et d’exercice des métiers du travail social sont devenues impossibles suite aux politiques successives de casse du secteur :
- La mise en concurrence des lieux d’accueil et de prise en charge par les logiques marchandes « d’appel à projet ».
- La marchandisation pour réduire les « coûts » liés à la protection de l’enfance ; les enfants ne sont pas une marchandise, le social n’est pas à vendre !
- Les lois de décentralisation, qui confient aux départements la responsabilité de la protection de l’enfance. Ce qui mécaniquement a pour effet de créer des inégalités d’accompagnement en fonction des « priorités » de chaque département, et d’encourager les politiques départementales à chercher l’économie maximum. L’économie des budgets et l’économie du nombre de personnels nécessaire et suffisant pour assurer la sécurité et prendre soin des enfants accueillis.
Réduire les budgets contraint les professionnel.le.s à faire des choix impossibles dont iels doivent assumer la responsabilité quand un drame survient. Tout notre secteur a été secoué par ce drame. Nous savons combien notre mission est difficile et combien nous sommes en risque chaque jour, aux prises avec des personnes en grandes difficultés et des situations des plus terribles. La vraie responsabilité c’est celle des institutions, celle des départements, et celle de l’État !
Aujourd’hui, ce n’est pas uniquement la protection de l’enfance qui est attaquée par les réformes des gouvernements successifs. C’est l’ensemble du social et du médico-social qu’ils font rentrer dans des logiques de marchandisations, de « rationalisation des moyens » , entre autres moins d’encadrement.
La question de la responsabilité aujourd’hui n’est pas individuelle. C’est une responsabilité politique, une responsabilité économique, une responsabilité des politiques de marchandisations qui place l’économie des moyens financiers avant la nécessité des moyens à hauteurs des besoins des usager·es.
C’est nous toutes et tous, chaque professionnel·les du travail social, qui aurions pu être à la place de notre collègue !