Mise à jour : deux rendez-vous sont organisés ce jeudi 15 septembre. Un premier à 9h30 place Anatole France, un deuxième (appelé par les organisations syndicales) à 10h place de la Liberté. Les personnes rassemblées à Anatole France rejoindront le rassemblement syndical en cortège, avant un départ commun en manifestation.
A Tours, la mobilisation contre la loi Travail est partie sur les chapeaux de roues ; manifestation-monstre de plus de 8000 personnes le 9 mars, grosse mobilisation accompagnée de plusieurs blocages dans les lycées et à l’Université, multiples visites au MEDEF et au PS, blocages de la gare, des axes routiers, réappropriation des palissades du chantier du haut de la rue Nationale…
La répression policière, malgré les coups de pression des BAC sur des étudiant⋅es mobilisé⋅es, le comportement délirant des flics lors des manifs (gazages massifs, matraquages, utilisation de grenades de dés-encerclement face à des manifestant-es totalement pacifiques), comportement cautionné par le Préfet qui a tenté d’interdire les manifestations et a multiplié les coups de pressions sur les syndicats, aura été impuissante à endiguer cette mobilisation. La condamnation à de la prison ferme et les poursuites judiciaires engagées contre de nombreux manifestant⋅es, sous des prétextes parfois délirants, n’ont pas été plus efficaces.
Malgré cette mobilisation nationale et locale, la Loi Travail a été adoptée au forceps, à grands coups de 49-3 et malgré une opposition unanime (rappelons que 70% des français sont opposés au projet, et qu’une majorité approuve la reprise du mouvement social en septembre). Le verni démocratique de notre système politique a craqué au passage, et ce ne sont pas les gesticulations des "frondeurs" socialistes qui multiplient tribunes dans la presse et déclarations enflammées mais se débrouillent toujours pour ne pas pouvoir déposer de motion de censure (ce serait trop con d’être viré du PS et de perdre la bonne gamelle de sousoupe bien crémeuse) qui lui redonneront la moindre crédibilité.
De même, les limites de la décence ont allégrement été franchies par la plupart de nos politicards et du patronat ; comparer Daesh à la CGT, parler de « prise d’otages » lors de l’exercice du droit de grève (droit constitutionnel), verser des larmes de crocodiles sur les vitres étoilées de l’hôpital Necker mais appliquer des politiques qui détruisent la santé publique... Comme dirait l’autre, « les cons, ça ose tout » !
Pourtant, rien n’est joué ! Les syndicats appellent à descendre dans la rue le 15 septembre. Mais il y a fort à parier que la colère débordera largement le cadre de la « Loi Travail », qui reste le symbole de la déchéance totale de ce gouvernement.
En effet, de l’État d’Urgence instrumentalisé contre des écolos et des manifestant⋅es à l’impunité des flics qui mutilent dans les manifs et tuent dans les quartiers populaires, de la politique migratoire dégueulasse (charters et matraques pour tout le monde, il a une sale gueule le « pays des Droits de l’Homme ») à l’alignement et à la légitimation des pires thèses du Front National, des 6 mois de volontariat forcé à 48h/semaine et 2,44€/h du « Service Civique Obligatoire » (le « Service du Travail Obligatoire » était déjà pris) à la soumission sans précédent aux moindres desiderata du MEDEF (CICE, CIR, ANI, Loi Macron, Loi Travail…), des 49-3 et des dénis de démocratie aux Grands Projets Inutiles, de la casse de l’Université publique (sélection et « jobs étudiants » merdiques et sous-payés pour les étudiants, précarité et salaires de misère pour les chargé-es de TD) au chômage, à la galère et à la précarité à vie, on a en effet toutes et tous de bonnes raisons d’en avoir assez de ce gouvernement et des politiques appliquées ; on a toutes et tous de bonnes raisons de prendre la rue le 15 septembre, et de ne plus la lâcher !
Aussi, le 15 septembre, mobilisons-nous dans les facs, les lycées et les boîtes, et donnons-nous rendez-vous à 9h30 place Anatole France pour le premier épisode d’une rentrée bouillonnante !
On a tous de bonnes raisons d’avoir la haine, on a tous de bonnes raisons de prendre la rue le 15 septembre !
Des tourangelles et tourangeaux contre la "Loi Travail" et sa société.