Castex et Véran au CHU : « On ne fait pas un cadeau avec des policiers pour se protéger »

Retour sur la venue du premier ministre et du ministre de la Santé au CHU de Tours le 2 avril 2021, par le collectif Notre santé en danger d’Indre-et-Loire.

Le grand message qui a été retenu de cette visite, c’est le chèque de 165 millions d’euros donné pour l’hôpital. Ces ministres devaient aussi voir la réalité de la situation au plus près du terrain.

Alors pourquoi venir avec une armada de policiers ou gendarmes qui triaient non seulement les entrées mais aussi ont investi l’enceinte de l’hôpital, en maintenant les syndicalistes à distance de ces « généreux donateurs » ? Avaient-ils peur qu’ils dénoncent l’insuffisance de mesures prises pour faire face à cette troisième vague en particulier en terme d’ouverture de lits pérennes et de postes plutôt que de faire appel au dernier moment toujours et toujours aux efforts du personnel qui est déjà épuisé ? Il y a 10 % d’absentéisme sur un effectif qui travaille déjà à flux tendu. Comment résoudre cette quadrature du cercle de faire plus avec moins de moyens ?

L’ouverture de 8 lits de réanimation à partir de lundi [5 avril] n’est pas un cadeau, comme l’a annoncé [le député LREM] Philippe Chalumeau, c’est une nécessité, car il ne reste plus qu’un lit de réa non occupé par des patients atteints du COVID et cela se fait au prix de la déprogrammation de 50 % des activités.

Le coût du nouvel hôpital Trousseau est passé de 350 millions d’euros prévus au départ à 528 millions à ce jour… L’enveloppe promise de 90 millions en plus des 75 déjà prévus avec le plan COPERMO de restructuration correspond donc à une rallonge pour combler en partie le manque. Ce sont les 165 millions annoncés avec grand renfort de trompette.

Mais au bout du compte cet investissement ne vise qu’à faire des économies d’échelles en fermant Clocheville, l’Ermitage et en regroupant les psychiatries avec au final moins de lits, moins de postes et un turn-over intense des malades, comme si les leçons n’avaient pas été tirées de cette crise. La psychiatrie qui souffre déjà d’un manque de lits et de personnel sera regroupée avec 27 lits en moins à la clé. Quelle amélioration en perspective ! L’hôpital ne peut faire face à l’afflux de patient.es du COVID qu’en déprogrammant 50 % des activités et il prévoit encore de réduire la voilure ?

Le collectif Notre santé en danger, qui se trouvait aux côtés des syndicats bloqués par les policiers dénonce, cette poudre aux yeux et continuera de se battre aux côtés du personnel pour obtenir les lits et les postes nécessaires pour un hôpital humain et de qualité.