Le dispositif frontalier est beaucoup plus qu’une ligne imaginaire. C’est un système de contrôle qui sélectionne et divise, qui s’ouvre et se ferme selon les nécessités économiques et politiques. Un système qui permet aux marchandises et aux capitaux de transiter où ils veulent, et qui bloque et refoule ceux qui ne sont pas considérés « utiles ».
La frontière est fermée pour les indésiré.es. Mais ouverte pour le commerce. Dans ces montagnes, celui qui n’a pas les « bons » papiers se retrouve coursé.e par les gendarmes sur les chemins, jeté.e hors des trains et des bus, empêché.e de décider librement où et comment vivre. La violence d’État pratiquée à la frontière est un moyen d’intimidation qui a pour but de conditionner les copaines de passage. Le message est clair, ici aussi il faudra fermer sa gueule.
Ce camping nait de la volonté de partager expériences, pratiques, idées et analyses entre celles et ceux qui ont choisi de se battre pour un monde sans autoritarisme ni frontières.
Dans un moment où l’Europe est toujours plus fermée et contrôlée, où les frontières sont visibles dans chaque rafle, centre de détention, bateau bloqué à la mer, camp de travail, appareil de surveillance, on sent le besoin de s’organiser et de réfléchir ensemble.
C’est pour cela que nous appelons à un camping de lutte, ici, à la frontière franco-italienne. Un camping qui se veut complètement auto-géré, pour discuter ensemble de manière horizontale et pour partager pratiques de lutte, d’organisation, raisonnements et perspectives, pour continuer à combattre toutes les facettes du dispositif frontalier.
Contre les États et le système économique que les frontières renforcent et maintiennent, nous nous retrouverons au Col de Montgenèvre du 19 au 23 septembre, pour cinq jours de lutte, discussions et réflexions. Le camping se déplacera sur deux zones frontalières.
Plus d’infos : Passamontagna.info et sur Vallées en lutte pour plus d’infos sur ce qu’il se passe dans la vallée de Briançon.