C’est l’été : tout le monde dehors !

Après le rassemblement intersyndical du jeudi 30 à la suite duquel les cinq unions départementales et Chrétiens Migrants avaient été reçu et étaient ressortis sans la moindre avancée concrète, le Réseau Education Sans Frontière d’Indre-et-Loire fait le bilan d’une situation inchangée (lire par ex. Familles à la rue : Mais comment faut-il le dire pour être entendus ? (2013)) dix ans après sa création.

  • 6 familles sous des tentes au Sanitas depuis un mois - et plus encore si l’on compte toutes celles qui y ont « campé » temporairement,
  • 4 autres familles expulsées de leur hébergement par les associations COALLIA et ADOMA
  • 3 femmes contraintes de « dormir » à la gare, et encore une autre famille hébergée par l’association EMERGENCE, sommée en toute illégalité, sans procédure judiciaire, sans délai, de quitter son logement.

Triste bilan, sur Tours, en cette période d’été où d’autres sont en vacances…

1 nourrisson, 4 petits de moins de trois ans, 10 enfants un peu plus âgés, 5 adolescents dont une handicapée en fauteuil, des adultes souffrant de pathologies graves… sont ces jours-ci à la rue.

Un total de 20 enfants et 29 adultes !

Où est l’application des lois ? Celle de 1982 (loi Quilliot) qui fait du droit à l’habitation un droit fondamental ?
Et celle de 1990 (loi Besson) qui consacre ce droit ?
Et celle de 2009 qui oblige pouvoirs publics et collectivités locales à fournir hébergement et suivi social à toute personne démunie ?

Devrions-nous accepter que notre société régresse à ce point ?
Que nos lois ne s’appliquent plus ? …
Sans rien faire ?
Nous ne pouvons accepter que nos politiques qui parfois se posent encore en donneurs de leçons de vertus démocratiques et laïques bafouent au quotidien les plus élémentaires des droits humains !

Les collectivités élues chargées de la protection de l’enfance, des plus démunis, des malades, sont-elles à ce point sourdes, indifférentes, ou cyniques ? Au nom de quels impératifs fait-on passer la protection des populations au dernier rang des priorités dans les budgets ?

Le 30 juillet, à leur demande, 5 unions syndicales départementales et une association d’aide aux migrants ont été reçues à la Préfecture d’Indre-et-Loire. Une « table ronde » regroupant tous les « acteurs » de l’hébergement est à l’étude... Comme si cette question n’était pas un problème récurrent dont tous, autorités, citoyens, élus, constatent l’aggravation continuelle.

Qu’attend-on pour agir ? Un drame encore plus insoutenable que le calvaire quotidien de ces enfants, de ces hommes et de ces femmes, de ces personnes malades ? Les logements vides existent. La loi permet qu’à la demande du maire, ou de son propre chef, le Préfet puisse en ordonner la réquisition. Les locaux immédiatement aménageables sont là. Ceux qui nous gouvernent comme ceux qui nous représentent doivent enfin manifester ce « sens des responsabilités » qu’ils revendiquent en paroles, et que nous attendons en actes.

P.-S.

Une famille logée provisoirement au Sanitas par l’association Emergence a été pressurée pendant plusieurs jours pour quitter ledit logement. Les travailleurs sociaux d’Emergence sont venus plusieurs jours de suite pour faire fuir cette famille malgré la présence intermittente de militant-es RESF du Sanitas et des alentours et l’envoi de deux lettres au président d’Emergence qui est un spécialiste du jeu des chaises musicales !