Appel des intermittente.s et des précaires : « La crise sanitaire masque la crise sociale »

Alors que les commerces pourront rouvrir le 11 mai, les lieux culturels et les lieux de restauration resteront fermés, avec un risque accru de précarité pour les travailleur-euses de ces secteurs.

Nous, salarié.e.s en emploi discontinu, de la restauration, de l’hôtellerie, du spectacle vivant, du tourisme, de l’audiovisuel, du social, de l’événementiel, des services, et de tant d’autres secteurs utilisant des contrats précaires, sommes les grand.e.s oublié.e.s. Comme beaucoup, nos activités se sont arrêtées brutalement sans perspective de reprise. L’État débloque aujourd’hui des milliards pour colmater les plaies ouvertes de cette crise... Pas une mesure ne nous concerne !

Nous sommes des millions à passer à travers les mailles du filet. Nous n’avons plus aucun salaire. Nous n’aurons bientôt plus aucun droit au chômage. Nous sommes sur « le bord de la route ». Nous exigeons que le gouvernement prenne dès maintenant la véritable dimension de cette crise et agisse en conséquence avec des mesures urgentes :

  • Pour le Régime Général, neutralisation du décompte du capital de droits acquis et maintien des droits sur la période de confinement et jusqu’à la reprise totale de tous les secteurs d’activités interdépendants.
  • Pour les Annexes 8 et 10, renouvellement automatique, a minima à hauteur de l’indemnisation journalière précédente, dès maintenant et jusqu’à un an après la reprise totale de tous les secteurs d’activités interdépendants.
  • Abrogation du décret du 1ernovembre 2019 sur le durcissement des critères d’accès au régime général de l’assurance chômage.
  • Abrogation du décret du 1er septembre 2020 qui diminuera tragiquement les allocations chômage des salarié.e.s à l’emploi discontinu.
  • Ouverture inconditionnelle de droits pour les chômeu.se.r.s actuellement non indemnisé.e.s.

Cette crise confirme, une fois de plus, que les attaques répétées contre le service public et la protection sociale (chômage, retraites, santé) sont un désastre. Aujourd’hui, plus d’1 chômeu.se.r sur 2 ne sont pas indemnisé.e.s. Les politiques de l’emploi à tout prix sont un échec et ne mènent qu’à la précarisation de tou.te.s. Nous affirmons qu’il est urgent de penser un système de sécurité sociale qui assure une couverture sociale attachée à la personne et déconnectée de l’emploi. Toutes les mesures prises par le gouvernement ont pour seul objectif de ne pas faire sombrer l’économie, quoiqu’il en coûte...

Nous déclarons aujourd’hui que si le gouvernement nous laisse sombrer dans la misère, nous ferons en sorte que l’économie ne reprenne pas, quoiqu’il en coûte... Ce que nous défendons, nous le défendons pour tou.te.s.

La Coordination Nationale des Intermittent.e.s et Précaires