Métropole, urbanisme, bureaux de poste... Compte-rendu du conseil municipal du 19 décembre

Compte-rendu illustré et subjectif du conseil municipal de la ville de Tours du 19 décembre 2016. Où l’on apprend qu’il n’y aura pas d’extension au Musée des Beaux-Arts, que la ville veut « booster le Mice », que Christophe Bouchet a 8 abonnés sur Youtube, et que la métropole va guérir tous nos maux.

Ça démarre. Le maire propose de faire un point d’information sur deux sujets d’actualité, et annonce qu’un vœu sera présenté par Pierre Texier (opposition, PCF) en fin de conseil concernant la Poste.

Points d’information du Maire au Conseil Municipal

Métropole

Serge Babary commence avec la métropole, et le vote par une majorité de députés de l’article 41 de la loi sur le Grand Paris le 12 décembre. Cet article ouvre le statut de métropole à des intercommunalités comme celles de Tours, Orléans ou Nancy, qui dans un premier temps ne pouvaient pas y prétendre. Le maire tempère un peu l’enthousiasme qui est de mise chez les élus locaux, déclarant :

« On n’en est pas quittes pour autant, vous le savez, mais c’est une étape importante qui a été franchie ».

Le Sénat ayant voté contre cet article de loi, il va désormais être discuté en commission mixte paritaire ; la loi va revenir devant le Sénat, puis devant l’assemblée, qui aura le dernier mot. Après cela, il faudra encore que la loi soit promulguée, et qu’un décret soit signé par le premier ministre. « Soyons patients », déclare le maire, qui estime quand même que l’affaire est en très bonne voie, et qui se félicite de l’unanimité des élus sur ce dossier au niveau départemental. Pour rappel, dans un premier temps, les ambitions des élus sur ce sujet avaient été douchées par un ministre de passage.

Donation Cligman

Le maire rappelle que la Commission nationale du secteur sauvegardé s’est prononcée contre la construction d’une nouvelle aile dans le jardin du Musée des Beaux-Arts de Tours pour accueillir la donation du couple Cligman – donation dont le contenu n’est toujours pas connu.

« Cet avis défavorable nous rendait faible dans la continuation de cette démarche eu égard à l’urgence souhaitée par les uns et par les autres de la mise en place de la donation ».

Faut dire que M. Cligman a une espérance de vie réduite (il a 96 ans) et qu’il aimerait que tout soit réglé avant sa mort.

Il a donc été décidé de « ne pas s’entêter sur l’emplacement choisi au début », même si le maire persiste à penser qu’il aurait été formidable de construire une extension au musée. Serge Babary annonce qu’il a revu Monsieur Cligman à ce sujet : « Il en est évidemment très affecté ». Pauvre chaton. Il a pas eu le jouet qu’il avait commandé... « Mais il confirme le souhait que la donation à l’Etat […] soit déposée au plus vite à Tours ». Il a donc visité différents lieux, et son attention s’est portée sur le château de Tours. Apparemment, ça ne mettrait pas en cause le partenariat avec le musée du Jeu de Paume, qui organise régulièrement des expositions temporaires au château. C’est désormais au ministère de la Culture d’agir.

C’est assez satisfaisant de voir que la mairie a été conduite à abandonner ce projet d’extension. Par contre, c’est consternant de constater que les commissions locales de protection du secteur sauvegardé se sont toutes soumises bêtement à la volonté du maire, et qu’il a fallu monter au niveau national pour que ce projet monté à la va-vite fasse l’objet d’un avis défavorable. Il est tout aussi consternant de voir le maire chercher à complaire malgré tout à ce pauvre Cligman, « très affecté » par la situation, mais qui est quand même venu réclamer un lot de consolation....

Le maire fait ensuite adopter le compte-rendu du conseil municipal du 14 novembre 2016.

1. Révision du plan local d’urbanisme

Babary présente aux élus le projet d’aménagement et de développement durables (PADD). Ce document « permet de définir des orientations stratégiques (…) qui indiqueront le type de développement urbain souhaité à l’horizon 2030 ». Le PADD vise à renforcer l’attractivité de la ville et à améliorer les conditions de vie des Tourangeaux. Il aura donc fallu attendre moins de 10 minutes pour que le maire nous parle d’attractivité. Il explique ensuite que « Tours doit être exemplaire dans sa capacité à articuler développement et préservation de la qualité de vie ». Trois mots clés résument les premiers travaux qui ont été faits autour de thème :

  • une ambition qui est de faire de Tours le moteur du développement de la métropole (et de son rayonnement)
  • une volonté qui est de faire de Tours un espace où la proximité est une valeur fondatrice du bien-vivre en ville
  • une exigence, qui est de rechercher la qualité de toute intervention urbaine : « la ville entend maîtriser les projets et s’inscrit résolument dans un urbanisme négocié ».

Superbe exemple de langue de bois municipale. Mais c’est pas fini ! Le maire poursuit sur trois autres objectifs (ou ambitions) :

  • enrichir les identités de la ville
  • conforter sa dimension résidentielle et accueillante pour les habitants
  • poursuivre le développement d’une ville qui porte l’intensité métropolitaine.

On ira pas plus loin sur le sujet, pourtant intéressant, faute de temps. Vous pouvez vous reporter à la vidéo du conseil municipal sur le site de la ville.

Finances et commandes publiques

2. Budget principal de la ville de Tours – Exercice 2016 – décision modificative n°6

C’est Françoise Amiot qui s’y colle. A en croire La NR, l’adjointe n’a toujours pas digéré de ne pas avoir été désignée candidate de son parti pour les législatives de 2017. Faut dire qu’être écartée au profit de l’adjointe au commerce, Cécile Ballesteros, ça doit être assez désagréable. Elle annonce notamment que le produit de la vente d’un immeuble légué à la ville a été affecté au budget de la direction des sports.

Cécile Jonathan critique les investissements et les autorisations de programmes proposés, « alors même que nous n’avons pas eu d’orientations budgétaires, alors même que nous n’avons pas de budget ». Apparemment, la majorité propose plus de 5 millions d’euros d’investissement. Et faute d’orientations, « il y a un problème de transparence budgétaire ». Elle prend l’exemple de dépenses proposées pour le « plan lumières » de la ville de Tours, qui n’a pas été présenté en commission.

Le maire invite Cécile Jonathan à accepter que la majorité présente le budget au mois de mars :

« C’est comme ça, et faut que vous l’acceptiez. Vous pouvez discuter sur tous les tons, à chaque fois... Nous on a décidé ça. Et donc, la discussion d’orientation budgétaire aura lieu juste avant, comme il est de coutume ».

Puis il reprend les quatre points faisant l’objet d’une autorisation de programme : « Il faut parler de choses concrètes, parce que les Tourangeaux vous écoutent là ». Il évoque le centre municipal des sports, et ironise sur l’idée que Jonathan ne serait pas informée des travaux de désamiantage à réaliser. Ça râle du côté de l’opposition. Et le maire se met en colère :

« Il ne faut pas s’occuper du désamiantage ? Mais dites-le ! Dites-le publiquement ! »

Tiens, ça faisait longtemps. Il se fout de la gueule de Pierre Commandeur, qui lève la voix hors micro. Babary veut poursuivre sur la salle polyvalente des Tourettes, à Tours Nord, et écrase la tentative de Commandeur de réagir :

« Vous ne me ferez pas taire : j’ai la commande du micro, et j’ai une grosse voix en plus ».

Il est également question d’une salle d’haltérophilie, sujet qui apparemment dure depuis des années. Heureusement que Jonathan a réagi à l’intervention d’Amiot, sinon on aurait jamais eu les détails de cette décision budgétaire modificative... Donc, cette salle d’haltérophilie rendrait impossible la vie des riverains, à cause du bruit ; un accord aurait été trouvé pour le déplacement de la salle, à la satisfaction générale.

Le quatrième sujet, c’est la mise en lumière du patrimoine de la ville :

« Là, j’assume, c’est moi qui ai demandé d’accélerer ça. Pourquoi ? La cathédrale, dans le noir ! La cathédrale de Tours, dans le noir ! Non mais c’est une réalité, les Tourangeaux le savent. La cathédrale est dans le noir ! Pourquoi ? Pourquoi ? L’entretien des ampoules, qui l’a fait ? »

Le maire est toujours très en colère. Une partie du public se marre. Le maire a donc décidé de lancer une autorisation de programme « pour pouvoir faire un marché, avant de vous le présenter dans le budget 2017 ». Il confirme donc à demi-mot ce qu’avançait Jonathan, c’est-à-dire que le sujet n’avait pas été présenté en commission. Mais il affirme virilement : « Nous on fait le boulot ». Et se plaint que l’opposition « cherche des chicayas » :

« Il n’y a rien de secret, il n’y a pas un centime engagé, simplement ça permet de lancer des marchés sur des sujets qui tardent un peu et que les Tourangeaux nous demandent, au détour des entretiens qu’on a, de bien vouloir régler. »

Il donne ensuite la parole à David Chollet. Il est un peu insolent, Chollet : il prétend que le fait que la cathédrale ait longtemps été dans le noir n’a pas nui à l’attractivité de la ville. Il souligne ensuite l’absence d’autorisation de programme pour des travaux d’économie d’énergie. Il évoque les 2 millions d’euros alloués à la mise en lumière du patrimoine de la ville. Et signale qu’il existe 3,25 millions d’euros de crédits pour les économies d’énergie qui auraient pu faire l’objet d’une programmation. Il regrette « qu’on passe à côté de subventions d’équipement », alors qu’il serait possible de faire des investissements cofinancés par la Région.

Le maire refuse d’entrer dans les détails techniques, « ça serait ridicule ». C’est pas de sa faute, mais celle de l’architecte des bâtiments de France, qui refuse les améliorations souhaitées par la ville. Babary refuse ensuite de redonner la parole à Cécile Jonathan, et passe au vote. Toute l’opposition vote contre cette décision modificative.

3. Budget primitif 2017

C’est de nouveau pour Françoise Amiot. Il s’agit de mandater des dépenses d’équipement avant le vote du budget, pour démarrer l’année 2017 sans difficultés.

Pierre Commandeur juge « inacceptable » la manière qu’a le maire de traiter les débats ; le maire inventerait des propos que l’opposition ne tient pas. Le maire note juste que l’intervention n’a rien à voir avec le budget primitif, et soumet la délibération au vote. Toute l’opposition vote contre.

4. Fixation des tarifs municipaux

Il existe tout un catalogue de tarifs, qui ont évolué en tenant compte de « l’augmentation du coût de la vie ». La moyenne d’augmentation des tarifs est « de l’ordre de 1 % », comme l’inflation prévue, avec des variations sur certains tarifs.

Samira Oublal (groupe Tours2020, elle remplace Jean-Patrick Gille) prend la parole pour regretter les effets de l’augmentation des tarifs de location des salles sur les associations (qui souffrent aussi des baisses de subventions). Sa collègue n’a pas l’air transportée par l’évocation de la notion de partage.

Oublal demande au maire de revoir les tarifs de location des salles, et que les subventions des associations ne baissent pas en 2017. Le maire répond qu’il aimerait bien, lui, que la dotation versée par l’Etat à la ville ne baisse pas en 2017. Il ajoute qu’il passe ses journées à signer des conventions de mise à disposition gratuite de salles pour les associations. Apparemment, ce sont surtout les salles louées par les associations pour des événements qui donnent lieu au paiement d’un tarif, qui peut être dégressif :

« Quand on veut la salle des fêtes, quand on veut la salle des mariages, ça a un coût ».

Et parce qu’il en a marre que l’opposition revienne sur ce sujet, il propose de distribuer une liste des associations accueillies gratuitement dans des locaux municipaux. Oublal tente de relancer sur la baisse des subventions, mais le maire passe la parole à Jacques Chevtchenko. Le premier adjoint explique que les recettes perçues via la location de salles servent notamment à leur rénovation. Et se plaint que le sujet revienne sur la table depuis deux ans.

Emmanuel Denis estime qu’« on est peut-être allé un peu trop loin sur le paiement de ces salles de la mairie », et évoque les réunions d’associations locales de parents d’élèves dans les écoles. Pour lui, on peut « bien sûr » faire payer ces associations pour les kermesses (ah, ça lui semble normal ?) ; il évoque plutôt « la préparation des conseils d’école ». Chevtchenko répond qu’on ne lui a jamais rien demandé pour la préparation de tels conseils, et qu’il n’a donc jamais rien fait payer. Pour les kermesses « et les fêtes de Noël », il aurait signé un certain nombre de gratuités. Aluchon et Darnet-Malaquin prennent la parole, pour expliquer que la FCPE doit respecter certaines règles pour obtenir des salles.

5. Attribution de subventions — Année 2017 — Attributions partielles avant le vote du budget primitif 2017

Nadia Hamoudi intervient sur la subvention versée au club de hockey. Dateu explique que, compte tenu des difficultés financières rencontrées par Les Remparts, il a été convenu de leur verser la totalité de leur subvention par anticipation, plutôt qu’une simple avance.

Texier annonce qu’il votera toute la liste des subventions, puis intervient à propos des Assises du journalisme : il suggère que la ville prenne une initiative particulière sur les questions de liberté de la presse et d’exercice de la profession de journaliste (il évoque les journalistes assassinés dans certains pays). Vu la manière dont la municipalité appréhende les critiques qui peuvent lui être faites dans la presse, ça serait un peu ironique.

Le maire répond :

« Les Assises du journalisme... pour avoir rencontré les personnes... ceux qui sont à l’origine de ça sont très sensibles à ces sujets. »

Le maire a d’autant plus rencontré les personnes à l’origine de « ça » que son fils, Gilles Babary, avait été embauché par l’association organisatrice pour l’édition 2016... A ce sujet, lire Pour leur installation à Tours, les Assises du Journalisme recrutent le fils du maire.

Cécile Jonathan évoque une subvention relative à la thématique « tourisme et congrès ». Elle demande s’il s’agit d’une nouvelle subvention. Bouchet répond que ça ne correspond pas à une nouvelle demande de subventions, et que c’est en lien avec l’année martinienne.

6. Demandes de participations financières auprès de la communauté d’agglomération Tour(s)Plus pour le fonctionnement 2017 du conservatoire et du Musée des Beaux-Arts

Nadia Hamoudi souligne que ces deux établissements participent au « rayonnement culturel » de la ville. Un jour faudrait s’amuser à compter le nombre d’occurrence du mot « rayonnement » au cours d’un conseil municipal. Elle évoque ensuite la donation Cligman, et estime que le choix du château de Tours pour l’accueillir est « une bonne idée ». Elle regrette qu’il n’y ait pas eu de discussion du maire avec l’opposition et « d’autres acteurs », pour aboutir à un projet « bien plus ambitieux que ce qu’on a aujourd’hui ». Et indique qu’un « centre culturel et de rencontres » aurait pu être créé au château du Plessis. Le maire l’envoie bouler, en lui expliquant d’un air las que Cligman ne voulait pas de cette option. Hamoudi pose ensuite des questions sur le château de Tours, le maire prend un air franchement saoulé et lui reproche de ne pas avoir écouté son intervention du début. Il n’y aura pas de construction d’une aile supplémentaire au château pour accueillir la donation.

Texier intervient. Le maire en a clairement ras le bol, et rappelle que rien n’est fait en ce qui concerne le château. Des décisions doivent être prises en lien avec différentes institutions, dont la DRAC.

7. Demandes de participations financières auprès de Tour(s)plus pour le fonctionnement 2017 des piscines communales Bozon et Tourettes

C’est voté sans débat.

Ensuite y a une série de délibérations sur des garanties données par la ville pour des emprunts relatifs à des opérations immobilières. Il y a aussi un « bilan prévisionnel actualisé au 15 septembre 2016 » qui concerne l’écoquartier Monconseil.

14. SAEM Pompes funèbres intercommunales de l’agglomération tourangelle – Cession des actions détenues par la ville de Tours – Convention – Désignation des représentants de la ville

Cette compétence est transférée à la communauté d’agglomération « et demain métropole », dixit Amiot.

Les deux points suivants concernent le marché de gros. C’est Céline Ballesteros qui s’y colle. C’est voté sans débat.

17. SAEM Tours Evénements – Compte de résultat prévisionnel 2017 – Approbation des tarifs 2017

C’est Christophe Bouchet, adjoint en charge du tourisme et des grands évenements, qui s’en charge. Pour l’occasion, on découvre qu’il a un site internet, http://www.christophebouchet.fr/. Et huit malheureux abonnés à sa chaîne Youtube. Pourtant, elle gagnerait à être connue, on y trouve des perles, comme cette merveilleuse vidéo de vœux 2016 de l’UDI 37.

Apparemment, grâce au congrès des pompiers, l’année 2016 a été exceptionnelle pour Tours Evénements.

Emmanuel Denis observe que, si l’on déduit les subventions municipales du résultat net de Tours Evénements, on constate une baisse de ce résultat net de plus de 350 000 euros. Du coup, ça entraînerait une hausse de la subvention de la ville à la société d’économie mixte : elle s’élèverait à 1,7 million d’euros, en hausse de 100 000 euros. Du coup, Denis demande :

« Dans ce contexte, comment allez-vous gérer l’événement déficitaire et ringard des courses Nascar jusqu’au terme du contrat, en 2019 ? »

Et il ponctue ça d’un petit sourire. Pour rappel, le championnat européen de Nascar ne passera pas par Tours en 2017.

Sur la subvention, Bouchet explique que la délégation de service public prévoit une baisse de la subvention de 2,5 % par an. Cependant, en cours d’année, la ville procède à une baisse de sa subvention quand les résultats de la SAEM le permettent, afin qu’elle n’ait pas à acquitter trop d’impôt sur les sociétés. L’impression de hausse doit donc tenir compte de la possibilité de reprendre une partie de la subvention.

S’agissant du Nascar, Bouchet rappelle que la droite s’était prononcée contre cette manifestation sportive pendant les élections municipales (y avait eu pas mal de débats quand l’information du financement d’un nouveau virage pour le circuit avait été rendue publique). Cela dit, la majorité « assume » ce dont elle a hérité. Le contrat entre l’organisateur des courses Nascar et le motomaniaque Denis Schwok, président de Tours Evénements, court sur huit ans — et on n’en est qu’à la troisième année. Bouchet admet que l’événement « n’a pas rencontré son public et accuse un déficit ». Mais il explique que c’est le jeu, que certains événements marchent mieux que d’autres, et que le bilan reste bon. Il reproche ensuite à Denis d’avoir laissé entendre dans les médias locaux que la ville versait une subvention complémentaire à Tours Evénement pour compenser le déficit des courses Nascar : d’après Bouchet, c’est faux.

Texier fait observer que si le déficit des courses Nascar avait été moins important, les résultats de la SAEM seraient meilleurs. Il ironise ensuite sur l’évocation du paiement de l’impôt sur les sociétés, signalant gentiment à Bouchet qu’il risque de passer pour un chantre de l’évasion fiscale. Réponse très sérieuse du maire : « Non, c’est de l’optimisation ». Bouchet ajoute que c’est « dans l’intérêt du citoyen de Tours ».

C’est mis au vote, quelques abstentions. Le maire informe alors le conseil municipal de l’attaque qui a eu lieu sur le marché de Noël de Berlin, et demande le respect d’une minute de silence en hommage aux victimes.

Administration générale, ressources humaines, recensement, élections, élections, état-civil, etc. 

18. Transfert du personnel communal à la communauté d’agglomération dans le cadre des transferts de compétences

Jacques Chevtchenko explique :

« Le 3 août 2016, le préfet d’Indre-et-Loire a prononcé par arrêté des modifications statutaires dotant Tour(s)Plus des compétences d’une métropole au 31 décembre 2016. Ce transfert de compétences entraîne bien entendu pour la ville de Tours le transfert de postes et d’agents au sein des services et des directions suivantes : le bureau d’étude, circulation, éclairage public, parcs et jardins, voirie, urbanisme, eau, prévention et gestion des risques. »

A noter que beaucoup d’agents municipaux n’ont appris leur transfert qu’au dernier moment…

Après des précisions sur les mises à disposition et les transferts de compétences, Chevtchenko prend l’exemple des parcs et jardins :

« La compétence est transférée, donc tous les agents des parcs et jardins sont transférés à Tour(s)Plus. Mais l’activité de ce service s’exerce sur la voie publique – place Jean Jaurès par exemple –, et c’est Tour(s)Plus (sic). Alors que la ville a compétence sur le jardin des Prébendes ou du Botanique ou de tout autre jardin de la ville – ou parc. Il est donc nécessaire de mettre à disposition de la commune de Tours des agents de Tour(s)Plus pour permettre l’exercice de missions qui sont purement communales. Ces agents territoriaux seront mis de plein droit à la disposition de la ville de Tours selon un pourcentage de temps de travail figurant à la convention, et la masse salariale sera remboursée par la Ville de Tours à Tour(s)Plus. »

C’est beau, la simplification. Plusieurs services vont donner lieu à des mises à disposition de ce type : parcs et jardins, circulation, voirie, aménagement urbain, direction de l’urbanisme, prévention et gestion des risques, éclairage public, bureaux d’étude.

Cécile Jonathan relaye rapidement l’inquiétude des agents municipaux vis-à-vis des conditions de leur transfert. Chevtchenko assure que des réunions d’information ont eu lieu pour rassurer les agents.

Texier ironise :

« Cette délibération illustre bien la démarche de simplification voulue par les initiateurs de la loi MAPTAM et de la loi NOTRe ».

Il parle d’ « usine à gaz », et relaye les inquiétudes des agents territoriaux concernant l’efficacité de l’organisation qui se met en place. Le maire l’invite à ne pas caricaturer la situation, et l’invite à regarder les grandes masses plutôt que les situations individuelles.

Les délibérations suivantes portent sur les créations et suppressions de postes, les mises à disposition de fonctionnaires de la Ville au sein du comité des œuvres sociales (trois agents) et de la caisse des écoles (sept agents), les concessions de logements attribués à certains fonctionnaires territoriaux, le comité des œuvres sociales. C’est voté sans débat.

Urbanisme, domaine de la ville, patrimoine, archéologie

23. Projet de plan local d’urbanisme de Parçay-Meslay – Avis de la ville de Tours

Voté sans débat.

24. Plaine de la Gloriette – Cession d’emprises à la communauté d’agglomération Tour(s)Plus

La communauté d’agglo veut créer une centaine de jardins collectif sur la plaine de la Gloriette. La livraison de la première tranche de jardins est prévue pour fin 2017. Il est proposé que la ville cède plus de 4 000 mètres carrés de terrain à l’agglo dans le cadre de ce projet, pour 8 900 euros. C’est approuvé à l’unanimité, seuls les élus FN s’abstiennent.

25. 5 place Plumereau – Cession à la SCI VEGA

Apparemment il s’agit simplement de modifier le nom du bénéficiaire de cette cession.

26. Ile Aucard – Bail avec l’État

L’État est propriétaire de deux parcelles sur l’île Aucard. Ces parcelles sont affectées au service des eaux et à la direction des sports. Un nouveau bail doit être conclu, mais uniquement pour la parcelle affectée au service des sports, puisque la compétence « eau » va être transférée à l’agglo.

Culture, communication

27. ZAC Beaumont Chauveau – Construction du centre chorégraphique national de Tours

Beuzelin rappelle que le travail de l’actuel directeur du centre chorégraphique, Thomas Lebrun, bénéficie d’un « rayonnement international ». Mais l’actuel CCNT est mal desservi par les transports publics, excentré, trop petit. Du coup, la mairie veut profiter de la restructuration du quartier des casernes pour construire un nouveau centre chorégraphique. Le nouveau lieu aurait une surface de plus de 3 000 m2 , avec une salle de diffusion, deux studios de danse, un espace hébergement pour les artistes, un accueil pour le public, des espaces administratifs et des annexes logistiques. Coût de l’opération : 13,3 millions d’euros. Un concours de maîtrise d’œuvre doit être lancé.

Gautreau demande si ce projet a fait l’objet d’une concertation avec les riverains et les associations, et estime qu’il devrait être mené au niveau de l’agglomération :

« Ce n’est pas à la ville de porter un tel projet. (…) C’est pour moi un projet totalement métropolitain, ou alors je sais même pas où on est ».

Le maire reproche à Gautreau le ton « brutal » de sa déclaration. En plus d’être colérique, il est fragile… Il signale que la délibération vise à lancer un concours de maîtrise d’œuvre, et qu’il n’y a rien à présenter à ce stade : « Pour l’instant, je n’ai pas de plans à vous présenter, j’ai rien ! » Il explique ensuite que des subventions seront demandées à l’agglo. Gautreau répond que c’est pas le sujet. Babary décide de ne pas répondre davantage et soumet la délibération au vote. Le groupe Tours2020 s’abstient.

28. Cinémathèque – Convention de partenariat entre la ville de Tours et l’association Viva il cinema !

La maire a souhaité mettre au point une convention entre l’association qui porte le festival Viva il Cinema ! et la cinémathèque (qui est un service municipal). Le contenu de la convention n’est pas présenté. C’est voté à l’unanimité.

29. Musées et château de Tours – Convention de commercialisation entre la ville de Tours et la SPL Tours Val de Loire – Office de Tourisme de Tours

Il s’agit de confier à la SPL Tours Val de Loire la vente de cartes multi-visites donnant accès aux musées de Tours et au château. Il est aussi prévu un « pass congrès », dont les détenteurs bénéficieront d’un tarif réduit. Le but est de développer la fréquentation des musées.

Ces derniers temps, la ville met le paquet sur le tourisme d’affaires (c’est certainement l’idée de ce « pass congrès ». La mairie a récemment lancé un « Convention Bureau » (en anglais dans le texte) pour « booster le Mice » [1], avec un superbe slogan :

 « Comme des rois »

Après une recherche google, on a appris que le terme « Mice » était l’acronyme de « Meetings, incentives, conferencing, exhibitions » ; c’est une forme de tourisme d’affaires dans lequel les grands groupes organisent des événements pour leurs employés et/ou leurs clients. Généreuse, la mairie a organisé un jeu-concours à l’intention des professionnels : le gagnant dans le tirage au sort bénéficiera d’un financement de 10 000 euros fourni par le Convention Bureau pour sa future manifestation organisée à Tours…

Sport, animations, associations sportives

30. Association nationale des élus du sport – Adhésion

Il s’agit de faire adhérer la ville à l’ANDES, qui se présente ainsi :

« Regroupant les élus en charge des sports de l’hexagone et d’Outre-mer, l’ANDES permet d’échanger sur les politiques sportives des villes et de représenter les intérêts des Collectivités locales auprès de l’Etat et du Mouvement sportif.

C’est approuvé à l’unanimité.

31. J’apprends à nager – Demande de subvention auprès de l’Etat

Voté sans débat

32. Paris-Tours 2017 – Demande de subvention auprès de Tour(s)Plus

Voté sans débat.

33. Sport’ouvertes 2017 – Demande de subvention auprès de Tour(s)Plus

Voté sans débat

Le point suivant, relatif au deuil périnatal, est voté sans débat. Vient ensuite un point sur le « schéma d’aménagement des eaux Cher aval ». C’est Massot qui se charge de la présentation d’un document projet.

Famille, petite enfance, jeunesse, éducation, etc.

Barbara Darnet-Malaquin présente deux délibérations relatives au « contrat enfance jeunesse 2016-2019 » et aux modalités de financement des relais d’assistants maternels par le conseil départemental. La subvention versée par le département va passer de 7 000 euros à 6 000 euros par relais (la ville en gère quatre).

Gestion des bâtiments communaux, espace public urbain, infrastructure urbaine, réseaux et énergie

C’est Brice Droineau qui se charge de ces points. La délibération 40 porte sur la dissolution du syndicat intercommunal des eaux Sainte-Radegonde, Saint-Symphorien, Saint-Cyr-sur-Loire, liée à la reprise par la communauté d’agglomération de la compétence « gestion de l’eau potable ».

Divers

41.Compte-rendu de Monsieur le maire sur les actes accomplis en exécution de la délégation d’attributions du conseil municipal

Aucune remarque sur les actes accomplis par le maire (du coup on ne sait même pas de quoi il s’agit). Le maire passe la parole à Pierre Texier, afin qu’il présente un vœu au nom des élus communistes et républicains. Texier regrette que le texte du vœu n’ait pas été distribué à tous les élus. Hors micro, Emmanuel Denis fait observer que c’est souvent le cas, seuls les vœux de la majorité étant distribué ; apparemment, Xavier Dateu le prend mal, Denis l’invite à se calmer…

Le texte du vœu présenté par Pierre Texier, relatif aux fermetures de bureaux de poste, est disponible à cette adresse.

« Le conseil municipal de Tours se prononce contre la fermeture des bureaux de poste prévus par la direction de la Poste, dans les quartiers de Sainte Radegonde, Colbert, Rochepinard et Montjoyeux et pour le maintien de leur activité dans le cadre du service public.
Ces quatre bureaux sont indispensables pour la population, pour les personnes plus vulnérables isolées en raison de l’âge ou du handicap. Ils participent comme service public à la vie sociale et économique, au développement du commerce dans la cité. »

Cécile Jonathan annonce que le groupe Tours2020 votera en faveur de ce vœu. Elle évoque la mobilisation de députés – et notamment celle de Jean-Patrick Gille… – sur cette question. Le contrat de présence postale territoriale qui a été signé prévoit désormais que l’avis du maire soit systématiquement demandé pour la fermeture d’un bureau de poste – auparavant, ça n’était prévu que dans les communes rurales. Les fermetures des bureaux des quartiers Colbert et Montjoyeux ont été suspendues. Jonathan demande comment se positionnera le maire concernant de nouveaux projets de fermeture.

Babary répond que « ce n’est pas l’objet du moment », et qu’il se contentera de donner l’avis de la majorité concernant le vœu présenté par Texier. Il souligne que deux des quatre bureaux cités ont déjà été fermés, et qu’il n’y a plus rien à faire à ce sujet. Puis annonce que le distributeur de billets de la rue Colbert sera maintenu, même si La Poste cherche toujours un commerçant en vue de la fermeture du bureau de poste (qui serait transformé en relais). Le maire reprend ensuite la réponse faite par la ministre Axelle Lemaire à Jean-Patrick Gille. Où l’on constate que le gouvernement (soutenu par Jean-Patrick Gille) va complètement dans le sens du discours du groupe La Poste : il n’y a pas d’alternative à la casse en cours.

Néanmoins, le maire annonce que son groupe votera le vœu présenté par les élus communistes et républicains, en opposition aux fermetures de bureaux de poste.

Gilles Godefroy annonce que les élus FN voteront également le vœu présenté par Texier.

Texier suggère qu’à l’avenir, les élus soient plus vigilants afin de pouvoir s’opposer à de nouveaux projets de fermeture. Le maire répond que le vote de ce vœu ne suffira probablement à faire bouger la politique de La Poste.

Le vœu est voté à l’unanimité. Le maire conclut : « Nous sommes donc tous opposés à la fermeture des bureaux de vote. Merci ».

C’est la fin du conseil municipal.