Journée de retrait de l’école à Joué-lès-Tours : Farida Belghoul convoquée par la justice

La militante d’extrême-droite qui lutte pour « l’interdiction de la théorie du genre dans les programmes scolaires » devrait être mise en examen pour sa participation à l’affaire qui avait agité l’école Blotterie en mars 2014.

Sur son site, Farida Belghoul publie le courrier de convocation pour première comparution qu’elle a reçu. La comparution doit avoir lieu le mardi 3 mars. Le magistrat de Tours qui signe ce courrier daté du 30 janvier 2015 indique :

« Je vous informe que j’envisage votre mise en examen (...) pour avoir été complice du délit de diffamation publique envers un fonctionnaire publique. »

Le 28 mars 2014, une vidéo publiée sur le site des Journées de retrait de l’école mettait en scène Dalila Hassan, présentée comme la responsable du mouvement à Joué-lès-Tours. Elle accusait une enseignante de l’école Blotterie d’avoir organisé des attouchements entre enfants. Des accusations complètement délirantes et largement démenties, notamment par la mère de la petite fille soi-disant impliquée. Mais la vidéo avait largement circulé, et Farida Belghoul s’était rendue sur place pour faire la promotion de son mouvement contre l’enseignement de la « théorie du genre » dans les écoles. L’enseignante avait porté plainte.

Aujourd’hui, il est reproché à Belghoul « d’avoir sciemment par aide et assistance, facilité la préparation et la consommation du délit en faisant procéder au montage, au tirage et à la publication » de la vidéo.

La propagation de la rumeur visant l’enseignante avait été facilitée par les manœuvres de la droite locale en amont des élections municipales. Un tract appelant à voter pour Frédéric Augis, candidat (victorieux) de l’UMP, accusait l’équipe municipale en place d’enseigner la « théorie du genre » dans les écoles de la ville. Accusations également contenues dans un courrier du candidat à une habitante de la ville.

Illustration : photo de Sylvain Naudin (modifiée) CC BY-SA 2.0