Pour Info-Tours, Pierre-Louis Mériguet est un « mal-aimé » en voie de « résurrection »

Les médias tourangeaux n’en finissent plus d’adouber les candidats du FN en vantant notamment leur « normalité ». Après la Nouvelle République (2 fois) et TV Tours, c’est Info-Tours qui s’y met.

Les médias tourangeaux n’en finissent plus d’adouber les candidats du FN en vantant notamment leur « normalité ». Après la Nouvelle République (2 fois) et TV Tours, c’est Info-Tours qui s’y met. Olivier Collet, l’unique rédacteur du site, signe ainsi un article, pourtant peu complaisant, sur Pierre-Louis Mériguet qu’il titre en qualifiant le candidat frontiste aux départementales de « mal-aimé » en voie de « résurrection ».

DEPARTEMENTALES - FN : Pierre-Louis Mériguet, la résurrection d’un mal-aimé ?

On a fini par s’habituer aux maladresses et aux jugements étonnants d’Olivier Collet ainsi qu’aux bêtises récurrentes publiées par Info-Tours mais là on se demande carrément si le journaliste connaît le sens des mots qu’il emploie.

Tel Jésus crucifié par Ponce Pilate dont la résurrection a permis qu’il répande ses idées de bien sur la planète entière et sauve son peuple de la barbarie romaine ; Pierre-Louis Mériguet, crucifié (ou presque, hein) par des personnes choquées par ses idées fascistes, serait enfin de retour pour sauver les habitants de Saint-Cyr-sur-Loire de la barbarie mahométane et pédéraste ? Est-ce cela qu’il faut comprendre à travers l’usage du mot « résurrection » ?

Et qualifier de « mal-aimé » l’ancien chanteur d’un groupe néonazi, le fan de Léon Degrelle (SS de la division Wallonie) et de Charles Maurras, l’organisateur de marches aux flambeaux dans la plus pure esthétique IIIème Reich ou de manifestations anti-gaypride aux slogans aussi avenants que « non à l’homofolie » ou « pas de défilé pour les enfilés » n’est-ce pas un cas d’école d’euphémisme ?

Au-delà de ce titre hallucinant, notons que l’article adopte un ton plutôt critique où l’auteur se distancie clairement des propos de l’ancien leader du groupuscule identitaire et catholique intégriste Vox Populi notamment sur les musulmans. Olivier Collet fait notamment remarquer qu’alors que Pierre-Louis Mériguet tourne en boucle sur le danger terroriste et pratique l’amalgame à la truelle entre immigration et terrorisme, la justice n’a toujours rien conclu en ce qui concerne l’affaire de la mort de Bertrand Bilal à Joué-les-Tours pourtant utilisé à plein par les candidats frontistes aux départementales comme preuve de la nécessité que nous avons à être xénophobes.

Malgré cela, en jouant du ton complaisant en titre et en début d’article et plus critique dans la suite de celui-ci, Olivier Collet joue plutôt bien le jeu d’un placement type « une partie normalisée et une partie sulfureuse » qui fait le succès du FN. Contrairement à ses confrères de la NR, notons toutefois qu’il ne reprend pas à son compte la fin de l’appartenance du FN à l’extrême-droite et prend bien soin de mettre des guillemets aux propos d’un Pierre-Louis Mériguet qu’on ne connaissait pas aussi citoyenniste.

« Je suis un citoyen respectable, je ne suis pas un danger. Pour déposer ma candidature et qu’elle soit acceptée, j’ai dû présenter un extrait de casier judiciaire. Il faut accepter que les gens puissent changer, évoluent. Avec l’âge une personne s’assagit, devient plus mature ». Véronique Péan secrétaire départementale du FN37, ne dit pas autre chose : « Pierre-Louis Mériguet a fait une erreur, les gens ont le droit de changer d’avis. » « J’aime beaucoup sa vision des choses, il joue carte sur table et adhère à nos valeurs » commente de son côté Jean-Pierre Sanchez, élu municipal et candidat à Joué.

L’erreur en question (et au singulier) de Pierre-Louis Mériguet est celle que lui reproche la représentante locale du FN : avoir « dérapé » lors d’une manifestation en attaquant un antifasciste à coup de chaise (surtout de l’avoir fait devant les caméras) puis avoir agressé un avocat au sortir de la messe (surtout avoir été condamné pour cela). Une « erreur » qui a assurément fait prendre un peu de retard à sa carrière politique en l’empêchant d’apparaître sur les listes du FN dès les élections municipales de 2014.

Maintenant que celle-ci est belle et bien lancée on aimerait quand même que les journalistes locaux rappellent un peu qui est le personnage et évitent certaines formules franchement foireuses.

Comme les deux autres membres de son parti suscités, Pierre-Louis Mériguet refuse qu’on le qualifie d’homme d’extrême droite : « patriote ou identitaire, ok. Mais je ne veux pas être l’extrême de partis contre lesquels je me bats » dit-il en faisant référence à la droite, dont l’UMP. En tout cas, ce qu’assume le candidat résidant à Luynes (« j’habite sur mon canton, je ne suis pas parachuté ») c’est un discours particulièrement cash, qui choquera inévitablement certains, les dérangera au moins.

On rappelle ici à Olivier Collet qu’on ne « déteste » pas Pierre-Louis Mériguet comme il l’écrit dans le chapeau de l’article. Son discours, n’est pas « cash », il est raciste. On est pas non plus « dérangés » par ses diatribes xénophobes. On combat ses idées, elles n’ont pas changé d’un iota et elles sont dangereuses. Pour le reste, on le remercie de faire remarquer que l’ex leader de Vox Populi raconte totalement n’importe quoi, mais ce serait encore mieux de le faire en utilisant les termes adéquats.