« L’aménagement du haut de la rue Nationale à Tours va défigurer l’emblématique entrée ancestrale de notre ville par la Loire. Qui s’en rend vraiment compte ? Qui s’en soucie ? Il sera bientôt trop tard pour réagir. On nous présente l’enquête publique en cours comme une simple formalité destinée à valider des expropriations. Or tout est déjà contractualisé avec la SET [1], Eiffage, l’architecte (Agence Seura), de grandes chaînes hôtelières, pour des intérêts privés plus que publics. Cette enquête constitue la dernière opportunité pour empêcher un véritable saccage patrimonial.
Contrairement à ce qu’on laisse entendre, le projet conçu en 2011 reste inchangé malgré deux enquêtes publiques précédentes qui ont donné l’occasion aux Tourangeaux d’exprimer leur opposition. En dépit de ses engagements pré-électoraux, la nouvelle municipalité a repris le projet en l’état et se propose même d’en accélérer la réalisation. Pourtant les enjeux liés à la multiplicité de projets immobiliers dégradant notre cadre de vie et notre patrimoine étaient au cœur de la campagne électorale et du mécontentement des électeurs.
Il est également permis de s’interroger sur la détermination de l’Etat, seul compétent en matière de sauvegarde du patrimoine, à exercer son autorité. L’Architecte des Bâtiments de France (ABF) peut pertinemment rappeler que "les deux bâtiments proue façade nord ne devront pas entrer en concurrence visuelle avec le clocher de l’église St Julien", nos décideurs n’en ont cure. En soustrayant toutes vues dérangeantes du côté Loire montrant le clocher masqué, en mettant en exergue d’autres vues en contre-plongée du sud ou de l’Est, le tour de passe-passe était joué. Même l’ABF est piégé par la supercherie, sa réserve ne sert à rien. On nous trompe !
Consultez notre déposition sur notre site, en page http://aquavit37.fr/2014nationale, prenez la mesure des enjeux, voyez par exemple les implications pour le classement "Loire patrimoine mondial" de l’UNESCO puisque la Mission Loire n’a pas été consultée. C’est le moment de réagir, que ce soit en participant à l’enquête publique (jusqu’au 21 juillet) ou autrement. De sa part, l’AQUAVIT alerte dès aujourd’hui les autorités responsables et leur adresse sa déposition. »