Gabriel Attal, un briseur de grève pour la Jeunesse

Nommé mardi 16 octobre comme secrétaire d’Etat à la jeunesse et à la vie associative auprès du ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal s’est illustré au printemps dernier par ses discours anti-syndicaux.

Ce jeune homme aux dents longues a de nombreux atouts dans sa poche pour rendre l’école encore plus compétitive. Nous pourrions envisager que sa principale qualité pour être désigné à la Jeunesse est son âge, et pourtant, c’est l’argument le moins porteur.

Élevé dans un giron bourgeois parisien, le petit Gabriel suit sa scolarité à l’école Alsacienne, école privée du 6ème arrondissement, avant de poursuivre comme tout bon jeune loup de la politique à Sciences Po. Entré au Parti socialiste très jeune, il devient, à 23 ans, conseiller chargé des relations au parlement au cabinet de Marisol Touraine. Qu’il quittera pour devenir député des Hauts-de-Seine, et enfin secrétaire d’État à l’âge de 28 ans.

Que connait-il de l’éducation ? Issu du privé, entouré de collaborateurs issus eux-mêmes en partie du privé, comme David Daoulas passé par l’Institut Catholique de Paris, il a notamment été le rapporteur du projet changeant les règles d’accès à l’université, avec la plateforme Parcoursup. Sur son site internet, il déclare également avoir « participé à la création d’un projet associatif visant à encourager les jeunes issus de ZEP à intégrer des grandes écoles ».

Il est clair qu’il correspond exactement au profil recherché par Blanquer, un jeune qui réussit, un jeune qui a su tirer le meilleur d’une éducation dans l’enseignement privé, pour mieux aider les pauvres du public. Enfin, pour mieux aider les plus méritants de ces derniers. Comment ne pas voir en ce jeune homme l’ombre portée de Blanquer ?

Côté vie associative, nous pouvons déjà grincer des dents. Il a beau déclarer que « l’engagement, c’est ce qui permet de contribuer à une société bienveillante », il n’a pas hésité à fustiger la « gréviculture » des syndicats lors du mouvement des cheminot-es contre la destruction du service public ferroviaire. Quelques mois après les cheminot-es, il s’en est pris aux agents de La Poste, fustigeant les grévistes des bureaux des Hauts-de-Seine, et n’hésitant pas à enfiler un gilet aux couleurs de l’entreprise pour distribuer lui-même du courrier et afficher son soutien « aux salariés non-grévistes ». L’occasion de constater que le jaune lui va bien.

Chargé de mettre en place le Service National Universel, on peut s’attendre à ce que ce jeune loup tente tout pour mettre au pas la jeunesse. En 1909, le gouvernement avait fait appel à l’armée pour remplacer les postiers grévistes : Attal embauchera-t-il des services civiques en masse pour briser les prochaines grèves ?