Expulsion vers le Soudan : la préfète s’entête, l’ASFT réclame une libération immédiate

Pour le collectif Accueil Sans Frontières en Touraine, « il est inconcevable que R. puisse être expulsé au Soudan où ce sont toujours les militaires qui sont au pouvoir ».

  • Rami a été expulsé

    Alors que le réexamen de sa demande d’asile était en cours d’instruction, et qu’une réponse était attendue le lundi 5 août, la préfète d’Indre-et-Loire a procédé à l’expulsion de Rami vers Khartoum le samedi 3 août. Cette expulsion a été menée alors que plusieurs associations, dont La Cimade et Amnesty International, demandent un moratoire sur les renvois vers le Soudan, où cinq manifestants ont encore été tués le 29 juillet.

  • Rassemblement devant la préfecture d’Indre-et-Loire le 1er août

    Le collectif Accueil Sans Frontières en Touraine a lancé une pétition demandant la libération de Rami et, de façon générale, un moratoire sur les expulsions au Soudan. Voir la pétition en cliquant ici.

    Le collectif appelle à un rassemblement solidaire le jeudi 1er août à 18h30 devant l’hôtel de la préfecture de Tours.

  • Amnesty International dénonce une violation des engagements internationaux pris par la France

    Dans un communiqué du 26 juillet intitulé « La France poursuit les renvois forcés de Soudanais vers le danger », l’ONG Amnesty International réclame un moratoire sur les expulsions vers le Soudan. Extrait :

    Une fois de plus, la France s’apprête donc à renvoyer vers le danger un ressortissant soudanais, en contradiction avec les engagements internationaux qu’elle a pris. Le principe de non refoulement interdit en effet de renvoyer une personne vers un pays où elle risque des violations graves de ses droits.

    Au regard de la situation actuelle dans le pays et des nombreuses violations des droits humains qui y sont commises, le Soudan ne peut être considéré comme un pays sûr. Nous réitérons donc notre appel aux autorités à instaurer un moratoire sur les renvois forcés vers le Soudan et à tirer les conséquences de cette décision en libérant les personnes soudanaises détenues en centre de rétention.

  • L’ASFT répond à la préfète

    Dans un communiqué daté du 25 juillet, le collectif Accueil Sans Frontières Touraine a répondu à la déclaration publiée par la préfète d’Indre-et-Loire sur Twitter la veille, concernant la situation de Rami Alihamed. Extrait.

    La préfecture tente de décrédibiliser les associations, en dessinant un portrait exagéré de ce jeune. Sauf que pour le collectif il ne s’agit pas de savoir si Rami doit être jugé ou pas pour avoir volé une bouteille d’alcool. L’ASFT alerte sur le cas de Rami, car il s’agit du seul soudanais menacé d’expulsion en Indre-et-Loire. Alors que l’Union européenne a suspendu ses programmes de contrôle migratoire au Soudan, la France continue toujours sa politique d’expulsion (5 personnes expulsées depuis le début de l’année). Nous demandons que cesse la double peine et l’acharnement que subit Rami, qui doit pouvoir bénéficier d’un jugement équitable.

  • La France expulse vers des pays dangereux

    Les tentatives de déportation menées par les préfectures vers des pays dangereux sont courantes, comme le rappelle le journal La Croix dans un article publié le 12 juin 2019 :

    En 2018, « l’administration a tenté de renvoyer vers leur pays d’origine 278 Afghans, 165 Érythréens, 320 Iraniens, 690 Irakiens, 247 Soudanais et même 133 Syriens », récapitule le rapport interassociatif 2018 sur les centres de rétention. Plus de 60 % de ces personnes ont été libérées avant leur expulsion.

    En 2018, le New York Times révélait que des demandeurs d’asiles soudanais renvoyés par la France, l’Italie et la Belgique, ont été torturés à leur retour dans leur pays. Omar el-Béchir a beau avoir été renversé, le pouvoir est toujours entre les mains des militaires. La situation dans le pays a conduit l’Union européenne à suspendre sa coopération avec les forces locales pour la gestion des contrôles aux frontières et des réfugiés.

  • R. est toujours enfermé au CRA de Rennes

    Contrairement à ce que nous avons indiqué dans un premier temps, il semblerait que R. ne soit pas expulsé ce mercredi. L’information nous avait été communiqué par deux sources différentes. R. est toujours enfermé au camp de rétention.

L’homme enfermé au camp de rétention de Rennes que la préfète d’Indre-et-Loire a tenté d’expulser le 22 juillet a été embarqué ce mercredi en milieu de journée pour être reconduit de force vers le Soudan. Il avait refusé d’embarquer le 22 juillet ; la police aux frontières l’avait prévenu qu’elle utiliserait des moyens de contention à la prochaine tentative.

L’homme en question est un jeune soudanais d’une trentaine d’années, originaire du Darfour et présent à Saint-Pierre-des-Corps depuis le démantèlement de la jungle de Calais, a été arrêté le 6 juillet dernier et a été de suite placé en rétention à Rennes. Il a fait un recours en vue du réexamen de sa demande d’asile.

Dans un communiqué, le collectif Accueil Sans Frontières en Touraine a demandé une intervention urgente de la préfète d’Indre-et-Loire afin d’obtenir sa libération immédiate. Depuis 24h, Corinne Orzechowski bloque à tout-va les personnes qui l’interpellent sur sa politique d’enfermement et d’expulsion, via le compte officiel @prefet37. Elle a notamment bloqué le compte de la Cimade, association qui intervient auprès des personnes enfermées au CRA de Rennes, l’accusant de mentir.