« Marche de la colère » à Paris : une manifestation d’extrême droite au service de l’impunité policière

Le mercredi 2 octobre, des dizaines de policiers tourangeaux manifestaient à Paris, parmi 20 000 autres flics venus de toute la France. Pour le journal Le Poing, « les revendications de ces policiers syndiqués sont moins d’ordre social – salaire, condition de travail, reconnaissance, etc. – que d’ordre politique ».

Lors de la « marche de la colère », les policiers ont symboliquement brandi des cercueils, en hommage à la cinquantaine de fonctionnaires suicidés depuis le début de l’année. Il est vrai que c’est une profession particulièrement touchée par les suicides, comme les agriculteurs, ou les professeurs. Les policiers revendiquent aussi « l’amélioration de la qualité de vie au travail ». Selon les statistiques du ministère du travail, les policiers jugent majoritairement leurs conditions de travail néfastes pour la santé, mais cela n’en fait pas pour autant un métier particulièrement dangereux si l’on se réfère au nombre de morts et d’accidents du travail (8 policiers décédés en 2016 contre 120 ouvriers du BTP).

Le policier Grégory, porte-parole dans le 93, a aussi dit attendre « des choses concrètes, notamment sur le rachat des heures supplémentaires ». Les policiers subissent effectivement des horaires décalés, variables et à rallonge, comme les infirmiers, les ouvriers à la chaîne, les auxiliaires de vie, les serveurs, les hommes et les femmes de ménage, etc. Le problème réside dans le fait que les policiers se servent de leurs conditions de travail pour justifier les violences. Ainsi, après la diffusion d’une vidéo montrant un policier de la BAC de Montpellier en train d’insulter une observatrice de la Ligue des droits de l’Homme, Rémy Alonso, délégué syndical d’Alliance police nationale, a déclaré : « les collègues sont à bout ». Aussi, après la fameuse vidéo de gilets jaunes passés à tabac par des policiers dans un McDo, l’avocat Laurent-Franck Lienard, proche des forces de l’ordre, a développé un argumentaire très représentatif : « Il est aussi humain de se lâcher […] Ce sont des hommes, épuisés, mis sous pression ». Une infirmière qui blesserait gravement une patiente en prétextant un coup de fatigue serait, a minima, inquiétée, mais les policiers, eux, mutilent en toute impunité.

Malgré une recension terrible d’une femme tuée, 5 mains arrachées, et 24 éborgnés pendant le mouvement des gilets jaunes, aucun policier n’a été mise en examen. Yves Lefebvre, secrétaire générale Unité SGP FO Police, avait d’ailleurs déclaré à propos de l’un des gilets jaunes à la main arrachée : « C’est bien fait pour sa gueule ». Brandir des revendications sociales pour justifier des violences antisociales ne tient pas debout.

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Illustration : Taranis News.