Pendant qu’une douzaine de singes disparaissaient du Zoo de Beauval, scandalisant et faisant réagir les médias et les « amoureux de la nature », une douzaine d’êtres humains dont la moitié d’enfants et de bébés en bas âge durent quitter leur abris de fortune au pied d’un hôtel réputé, (rue du Pont-du-Gast), sous les vestiges du « Grand jeu de Paume ».
Des familles albanaises déboutées de leur demande de droit d’asile, des enfants de la république scolarisés dans le doux foyer de l’éducation nationale et des bébés nés en France sans droit du sol attendent depuis six mois le couperet de la préfecture leur proposant généreusement la dislocation familiale via le placement des enfants. Quel courage ! Quelle fraternité !
L’association France Terre d’Asile (CADA), en charge du dossier pendant l’hiver, a transmis le dossier des enfants congelés au Service Intégré d’Accueil et d’Orientation (SIAO), le fameux 115. Le directeur « complètement saturé » n’ayant pas réussi à trouver de lits disponibles, (ce qui demanderait une petite enquête sur le gestion des chambres…) semble bien démuni face à la misère sociale et socialiste. Le 115 ferme au mois d’août, période propice aux expulsions discrètes…
Sans hébergement, les tentes Quechua de Décathlon données par les Restos du Coeur nous semblent un très bon investissement (hop, placement de produit…). Ce n’est pas encore les vacances, mais c’est déjà mieux que rien non ? Dormir six mois sous une toile à la belle étoile c’est sympa, c’est hippie, c’est bobo-rustique ! Le communisme à l’état sauvage, la zone à défendre imposée, la TAZ avec le Taser sur la tempe.
C’est un camion de la Ville de Blois, dont le(s) déménageur(s) sont restés « choqués » de devoir obéir à cela, qui dépose donc sous ordre de la préfecture, une femme enceinte et des gens au bord de la route, devant une ruine insalubre, au pieds des voies ferrées.
« Ils étaient une douzaine et semblaient un peu perdus. Je suis allée voir ce qui se passait et j’ai vu qu’ils s’installaient près de la maison brûlée. »
– Raymonde « Amis sans Frontière ».
Sans eau ni électricité, bien loin des écoles, des services publics et des urgences, ces familles découvrent les joies du camping en bords de Loire, à quelques centimètres d’une maison condamnée et murée. Le CIAS, faute de budget, ne servira pas de repas à l’abri de jour du 1er juin à fin octobre. Donc, pas d’abris, pas de repas, pas d’argent pour les sans-abris, caisses vides soi-disant (ce qui demanderait une petite enquête sur la gestion du budget…)
Les rats, courtois, viennent tous les jours chatouiller les pieds de la grand-mère. La pluie, pas raciste pour un sou, passe de temps en temps pour arroser les fleurs de la mort et menacer à chaque passage, des petits cheveux doux et des petits petons mignons…
« SDF ce n’est pas seulement être privé d’un toit, c’est aussi se concentrer sur sa survie au quotidien et souffrir silencieusement. »
– Citoyenne Anonyme
Où se trouve la barbarie ?
De qui se moquent ces élus qui ont donc décidé un matin de planquer sous les meubles de la démocratie, la dignité et le respect.
M’sieurs, M’dames les politiques…
Laissez-nous vous dire que nous venons d’aller vomir sur le parvis de vos institutions. Laissez-nous vous dire que les anciennes croûtes de l’enseignement vieillissent très, très mal et que vos mathématiques nous dégoutent. Un coup de balai au printemps ne serait pas de refus dans vos partis respectifs (mais peu respectables).
Nous allons vous faire un petit cadeau des internets, un geste pour la postérité. Ces photos devraient rester ici quelques années pour que nos enfants puissent à l’avenir juger de vos compétences en matière de droits humains.
En vous souhaitant de ne pas subir un jour le même sort que ces pauvres gens car personne n’est « immunisé » contre l’exclusion. Pensez-y.
Ces photos ont été prises par un citoyen anonyme (oui, pouvoir public fictif, nous savons que vous n’aimez pas les anonymes mais c’est la vie, c’est comme ça, et il y en aura de plus en plus…) soucieux du sort de ces humains.
Nous vous offrons également un morceau de son témoignage :
« Voici des photos de trois familles albanaises à Blois, qui ont été déboutées de leurs demandes d’asile et vivent ainsi dehors depuis l’hiver 2014.[…]
Les enfants continuent d’aller à l’école dans ces conditions pénibles et totalement inhumaines, il y a également des nourrissons et une femme enceinte. La mairie de Blois comme la préfecture sont bien évidement au courant de cette situation. […]
Les secours populaires ont proposé à la mairie de loger ces familles pour l’hiver mais la mairie de Blois n’a pas accepté. […] La préfecture propose de laisser les enfants à Blois dans des foyers ou des familles d’accueils, mais les adultes et les parents doivent partir... »
Nous te conseillons, toi l’organisateur de ce « Cache-Cache », la lecture de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Tu sais ? Celle avec des numéros 1, 2, 3, 4 et 5 devant. L’article 13 étant de rigueur dans ton cas.
« Le premier des droits de l’homme, c’est le devoir pour certains d’aider les autres à vivre. »
– Jean-Paul SARTRE
Bien entendu, nous allons suivre ces pauvres gens, les filmer si il le faut, montrer ces témoignages à vos enfants, vos petits enfants et leurs copains.
Ceci est une menace ! Dernier avertissement !
Collectif Citoyen Métèques & Aliens
Juin 2015