La Nouvelle République et Vox populi se réconcilient

En novembre 2013, des militants de Vox Populi occupaient les locaux de la Nouvelle République et criaient haut et fort à la censure de leurs idées. Aujourd’hui, la NR redresse la barre et passe à leur place une petite annonce.

On se souvient de l’esclandre des militants de Vox Populi qui, en novembre dernier, accusaient la Nouvelle République de ne pas suffisamment relayer les activités de leur petit groupuscule d’extrême-droite identitaire. Dernièrement, les néo-fascistes tourangeaux se sont fait plutôt discrets, mais la NR semble avoir décidé de redorer leur blason et passe, à leur place, une petite annonce de très mauvais goût.

Le 17 juin, on pouvait lire sur le site de la NR :

« Tours. Après des années de rassemblement hostile à la Gay Pride, Vox Populi était absent samedi. Son fondateur, P.-L. Mériguet, cherche à passer le relais. »

Au lieu de se féliciter, comme nombre de tourangelles et de tourangeaux, de l’absence des « Vox Populi » lors de la dernière Marche des Fiertés, la NR s’interroge : l’association a-t-elle été dissoute ? Le journal rappelle que, pour qu’un groupe soit dissous :

« Il faut [qu’il] se soit livré à des violences, des dégradations de biens, des incitations à la haine, des formations de combats ou des milices privées. Ou carrément des groupements terroristes. Le décret de dissolution est ensuite pris en Conseil des ministres »

Et le journal s’empresse de rassurer ses lecteurs :

« Quoi que l’on pense de Vox Populi et de ses idées d’extrême droite, l’association n’a jamais atteint ce degré de dangerosité. »

C’est oublier un peu vite les agressions dont Mériguet s’est directement rendu coupable. En février, le « Duce » tourangeau était condamné pour avoir giflé un coreligionnaire à la sortie de la messe ; en novembre, à l’occasion de sa pitoyable marche aux flambeaux, il avait perdu les nerfs et fracassé une chaise sur un contre-manifestant pacifique, sous les yeux de toute la presse locale. Pas un mot, non plus, sur les autres agressions attribuables à l’extrême-droite locale.

En bref, la NR écrit un article sous forme d’appel à candidatures — le chef passe le relai, avis aux ambitieux —, et dédiabolise au passage le chefaillon de Vox Populi, qui ne serait qu’un gentil organisateur « d’interventions philosophiques » dans des cafés. Sans surprise, Mériguet a salué le contenu de l’article sur son compte Twitter.

Illustration : après avoir touché le fond, les militants de Vox Populi se préparent à creuser encore...