Les salariés de SOGEA Centre, une entreprise du groupe Vinci Construction, ont cessé le travail le 24 juin afin de protester contre le résultat des négociations annuelles obligatoires (NAO) qu’ils jugent « insultant pour les salariés du collège ouvrier ». La direction a en effet balayé les revendications notamment portées par la CGT.
Les salariés de Tours se sont rassemblés dès l’ouverture du chantier de la caserne, boulevard Marchant-Duplessis. Les Orléanais les y ont rejoint peu après 9 heures, avant que tous partent en cortège en direction de la place de la Liberté. Peu avant, les élèves d’une école primaire qui passaient devant le rassemblement avaient décidé de soutenir les salariés grévistes au cri de « on ne veut pas travailler ! ».

Les salariés ont voté les revendications suivantes en AG :
- Augmentation générale des salaires (pour toutes les catégories de personnels) de 150€ net/mois immédiatement et préparation de NAO 2014 sérieuse, c’est-à-dire prévoyant une augmentation pour tout le monde. Dans le tract diffusé, la CGT rappelle que « les salaires augmentent moins vite que l’inflation et que les entreprises de Vinci Construction en Île-de-France sont déjà parties en grève en février sur les salaires et ont obtenu le principe de l’augmentation pour tous ».
- Zones d’indemnisation des petits déplacements (IPD) calculées au km réel [1]
- Revalorisation des forfaits d’indemnisation de grands déplacements (IGD) à 75€ par jour en province et 95€ en région parisienne [2]. Le tract précise ainsi que « c’est le seul moyen pour que l’entreprise sorte de l’illégalité d’abord ! Mais aussi pour que les salariés ouvriers puissent avoir le choix d’une logement décent ! Aujourd’hui le forfait ne permet que la colocation au camping et la restauration "pique-nique" ». Et de souligner avec humour : « Merci patron, les vacances c’est tous les jours pour certains ! ».
Au directeur de SOGEA Centre qui avait qualifié leurs revendications de revendications « d’enfants gâtés » (lors de la seconde réunion de NAO 2013), les salariés rappellent que Vinci Construction et particulièrement SOGEA sont des entreprises extrêmement pingres. Alors que leur forfait d’IGD journalier s’élève actuellement à 54€, la moyenne de celui de leurs collègues travaillant notamment la sur la ligne LGV SEA est d’environ 70€. Par exemple, Forclum (une entreprise du groupe Eiffage) paye 81€ à ses salariés en province et 95€ en Île-de-France. Enfin, la CGT s’inquiète du fait que malgré le fat qu’il « est loin de réaliser des chiffres de PME », le groupe Vinci « ressemble de plus en plus à une fédération de PME pour le statut de ses salariés ».