Gilets jaunes : de l’accusation de « mépris de classe » à la condescendance de classe

La critique du mouvement des gilets jaunes est systématiquement soupçonnée d’être instruite par mépris de classe. Cette accusation est le plus souvent dénuée de fondements et elle est problématique sur le plan politique. Elle reflète surtout la condescendance de celles et ceux qui la formulent.

Les textes des camarades qui soutiennent le mouvement des gilets jaunes se suivent et se ressemblent. Outre l’aveuglement volontaire dont ils témoignent souvent vis-à-vis du caractère réactionnaire du mouvement, ils incluent pour la plupart un paragraphe visant à disqualifier les contradicteur·ices potentiel·les. Le ressort de cette disqualification est toujours le même : puisque le mouvement est « populaire », celles et ceux qui le critiquent pratiqueraient le mépris de classe. Entre militant·es de gauche et anarchistes, c’est un peu l’injure suprême : accuser l’autre de dédain pour les plus faibles, c’est le discréditer immédiatement.

Lorsque nous avons publié un texte intitulé « Le choix dangereux du confusionnisme », l’anathème n’a pas tardé à nous revenir aux oreilles par réseaux sociaux, discussions de comptoir et réunions militantes : nous nous serions rendus coupables de mépris de classe. Nous avions pourtant cru prendre des pincettes en évoquant rapidement la question dans ce texte. Il semble donc y avoir une confusion sur ce que serait le mépris de classe. Cette accusation, en plus d’être erronée, est pour le moins problématique sur le plan politique et révèle avant tout la condescendance de classe dont font preuve ceux qui la formulent. Explications.

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