Expulsion d’une mère et de ses quatre enfants : la préfète interpellée pour obtenir leur régularisation

Lundi 27 mai, une femme a été mise à la rue par la police pendant que ses filles étaient à l’école. Les enseignant-es, les parents d’élèves de l’école Buisson-Molière et des militants solidaires des migrants demandent sa régularisation et interpellent la préfète d’Indre-et-Loire. Communiqué.

Madame Jolie Nsimba Senga est arrivée en France avec ses trois filles le 9 avril 2014 en provenance de République Démocratique du Congo. Elle a eu depuis une quatrième fille en 2015, née en France d’un père français.

Elle a fait une demande d’asile en dernier recours, dont elle a été déboutée en août 2015 par la Cour Nationale du Droit d’Asile. En tant que demandeuse d’asile, elle était hébergée par le CADA Coallia (Centre d’Accueil des Demandeurs d’Asile), dans un logement situé allée de la Belle Fille à Tours. Elle a continué d’y séjourner avec ses enfants, espérant que ses démarches de régularisation en tant que mère d’enfant français aboutiraient. En effet, quelles possibilités d’obtenir un logement si la préfecture vous refuse le titre de séjour ?

En avril dernier, elle a présenté un nouveau dossier de régularisation dont elle attendait la réponse lorsqu’elle a reçu l’ordre de quitter les lieux. Elle a refusé de se plier à cette injonction, consciente de la grande précarité qui la guettait, elle et ses quatre enfants. En effet, être hébergé par les services d’urgence du 115 suppose un changement régulier d’hébergement, potentiellement éloigné de l’école Buisson-Molière où sont scolarisés ses enfants.

Lundi 27 mai à 9h00, la police a expulsé Jolie, la mettant sur le palier avec le peu d’affaires qu’elle pouvait prendre, un serrurier condamnant définitivement l’accès au logement.

Madame Nsimba Senga est parfaitement intégrée, maîtrise très bien la langue française, est très active dans l’éducation et la scolarisation de ses quatre filles.

Nous, enseignants, parents d’élèves, militants de la solidarité avec les migrants, protestons contre la violence de cette expulsion. Nous appuyons la demande de régularisation qui a été déposée le 18 avril à la préfecture d’Indre-et-Loire, cette femme étant présente depuis plus de 5 ans en France, ses enfants – dont l’un est français – étant scolarisés depuis lors.

Un rassemblement est organisé jeudi 6 juin, à 17h30, place de la Préfecture.

La pétition est à signer ici.