[Le 7 mars 2019] s’est réunie au lycée Grandmont une assemblée de professeurs afin de discuter des actions que nous souhaitons engager afin de lutter contre une réforme qui supprime des postes de personnels au profit d’une surcharge de travail et d’une mise en concurrence malsaine des personnels et des disciplines. Pour nous, c’est un plan social qui ne dit pas son nom.

Nous cherchons à lutter ensemble pour sauver notre école de la République afin qu’elle ne soit pas remplacée par la fausse « école de la confiance » de monsieur Blanquer.

En tant que professeurs, nous ne faisons que demander une réelle « bienveillance » de l’État pour nos élèves en améliorant leurs conditions d’apprentissage. Nous refusons donc la réforme actuelle des lycées tant pour le fond que pour la forme précipitée et sans concertation qu’elle prend.

Tout dans la réforme des lycées est une attaque profonde à l’école de la république, même si le discours de monsieur Blanquer laisse sous-entendre le meilleur. Cependant, ce discours ne résiste pas à un examen approfondi, où l’on voit bien que l’intention cachée est de :

• casser les services publics ;
• passer en force vers la précarisation de notre métier d’enseignant ;
• affaiblir l’idée d’égalité des chances pour tous de l’école républicaine ;
• sacrifier les citoyens de demain, par des programmes insensés que le Conseil Supérieur de l’Éducation a rejetés massivement.

Puisque nos tentatives de grève ou de discussion avec le ministre au sujet de cette réforme ont toutes été accueillies avec mépris, nous cherchons à créer des actions pour nous faire entendre autrement.

Une action votée aujourd’hui à l’unanimité des professeurs va consister à mettre une note unique de 20/20 à tous les élèves de seconde et de première sur les bulletins de 2ème trimestre avec la mention : « Ayez confiance, continuez ! ».

Nous vous informons donc de cette mesure pour ne pas que vous soyez surpris de cette initiative, dont le but est d’interpeller les parents sur les dangers de cette réforme. Afin de ne pas, éventuellement, porter préjudice aux dossiers d’orientation post-bac, cette action ne concerne pas les élèves de terminale.

Nous ne sommes pas le seul lycée de France à prendre une telle initiative, et de nombreux établissements se lèvent aujourd’hui avec une telle position, preuve que le problème est bien réel,contrairement au discours rassurant de monsieur Blanquer.

Soyez assurés de notre engagement envers nos élèves (actuels et futurs) que nous ne voulons pas voir sacrifier au nom d’une politique plus budgétaire que pédagogique.

L’assemblée des professeurs du lycée Grandmont réunis ce jour