Contre les politiques migratoires, action de la coordination Résistance 37 le 17 mars

En écho à la « Marche des solidarités » organisée à Paris contre les violences policières, la chasse aux sans papiers et aux migrant·es [1], la coordination Résistance 37 propose de se retrouver aussi sur Tours pour agir-réagir ensemble le samedi 17 mars 2018.

Deux rassemblements sont prévus, avec distribution de tracts. Rendez-vous à 14h30 place Jean Jaurès et à 15h30 à la gare. Chacun est invité à venir avec un panneau, un message, un élément de décor sur le thème migrations-exil-recherche d’asile. A 17h, exposé-débat sur le thème la construction de la « crise migratoire » dans l’UE et en France, salle Louis Mirault [2]. L’après-midi s’achèvera par un apéritif dînatoire partagé. Nous reproduisons ci-dessous l’appel de la coordination.

Solidarité avec les exilé·es

La politique actuelle en France n’est pas une politique d’accueil mais plutôt une politique d’expulsion, en référence aux circulaires de novembre et décembre 2017 et au projet de loi asile et immigration, qui s’inscrivent dans un durcissement et une restriction drastique des droits des personnes étrangères : accélérer les procédures, réduire les délais de recours, mais surtout enfermer et expulser semblent être les seuls objectifs poursuivis. Cette politique de tri va à l’encontre du respect des droits humains et met en péril des personnes vulnérables et déjà en grande précarité.

Des femmes, des hommes, des enfants ont été contraints par la guerre et/ou la pauvreté de fuir leur pays, quitter leur famille, leurs études, leur travail. Pendant plusieurs mois, voire des années, ils ont traversé des pays, ont subi toutes sortes de violences physiques et psychologiques... A leur entrée dans l’espace Schengen (bien souvent l’Italie) ils doivent laisser leurs empreintes. Arrivées en France, ils sont placés en procédure « Dublin » ce qui leur interdit d’y déposer une demande d’asile. Cela est contraire à la Convention de Genève de 1951 sur le statut des réfugiés. Ils deviennent ainsi exclus de toutes les mesures d’accueil. Demain ils seront à nouveau contraints de fuir pour un ailleurs incertain puisque la France des Droits de l’Homme ne veut pas d’eux.

En 2017, en Indre-et-Loire, 150 mineurs étrangers ont été recensés par nos associations et ont souvent été rejetés par le Conseil départemental, alors qu’ils auraient dû, au titre de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant, être mis à l’abri de manière inconditionnelle.

Que penser des accords monnayés entre les pays européens et des pays dirigés par des dictateurs ? Que penser des nouvelles mesures du ministère de l’intérieur qui prononce des ordres d’expulsion à des familles, des femmes, des hommes et continue de placer des enfants dans les camps de rétention ?

Il fut un temps où l’on nomma « Justes » des femmes et des hommes qui n’acceptèrent ni l’injustice ni la barbarie. Où sont-elles ? Où sont-ils ? Où êtes-vous ?

L’indignation ne suffit plus, il faut désormais passer à l’action, refuser l’inacceptable et faire entendre la voix de celles et ceux qui souhaitent défendre l’humanisme. Exprimez votre refus de l’injustice et votre volonté de ne pas vouloir revivre les heures sombres de notre histoire...

Résistance37 regroupe des associations et collectifs qui s’engagent dans cette solidarité : Chrétiens Migrants, Collectif Albert Thomas, Collectif Solidaire des Réfugiés de Saint Pierre des Corps, Réseau Education Sans Frontières 37, Sud Rail, la Table de Jeanne Marie et UTOPIA 56 Tours.

 Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin.

Illustration par Wut auf der Straße - Protest in Bildern, CC BY-NC-ND 2.0

P.-S.

La coordination Résistance 37 peut être contactée à l’adresse 37resistance@gmail.com

Notes

[1Marche à laquelle participe le collectif Justice pour Angelo.

[212 Rue Louis Mirault, 37000 Tours.