« On s’enjaille à Hendaye pour que le G7 déraille ! »

|

En direct-live du contre-sommet à Hendaye, des reporters proposent chaque jour aux sites Mutu quelques nouvelles en photos et récits de la mobilisation contre le G7. Acte 2.

Mercredi après-midi. Il faut 20 minutes à pied pour rejoindre le village intergalactique d’Hendaye depuis la Ficoba située à la frontière (pour une description du lieu, voir l’épisode précédent). Vingt minutes et au moins autant d’exemplaires de keufs. Toutes les unités sont réprésentées. Allez on vous les livre dans le désordre, on n’avait jamais vu une telle diversité sur si peu de mètres ; la convergence ils semblent avoir pigés : CRS, PAF espagnol, BAC, démineurs, ERIS de l’administration pénitentiaire, gendarmes mobiles, brigade canine, motards...

Ambiance estivale au port de la Caneta où les discussions s’enchaînent sous le barnum blanc du « G7 Fan Club ». L’installation se termine et déjà des banderoles sont en cours de confection. Elles seront posées aussi sec, on fera le compte demain pour que d’autres soient remises là où la BAC sera passée pour les enlever, puisqu’elle semble s’adonner à cette sale pratique. 

20h. Le rendez-vous est donné, nouvelle AG de lutte ce soir, les choses sérieuses s’amorcent dans des débats où la plate-forme G7-EZ et son consensus d’action se font chahuter par l’assistance. La discussion part d’une intervention des Gilets Jaunes de Saint-Nazaire. Ils expliquent avoir fait une prise de parole le matin même, lors de l’inauguration du contre-sommet à la Ficoba, pour critiquer ce consensus d’action qui leur semble bien mou. Ça a provoqué une discussion avec des membres de la plate-forme et l’envie d’aller plus loin dans la compréhension des enjeux locaux. Un nouvel échange avec des membres de la plate-forme est prévu jeudi soir, afin d’expliciter le contexte local ayant amené à la formation de ce « consensus d’action ». Une mise au point semble en effet nécessaire afin que différentes tactiques puissent se déployer sans que cette diversité mène à une rupture. 

Jeudi 22 août. Installation des roulettes sous la charpente de l’Ambazadatxoa afin de partir en cortège jusqu’au port de la Caneta. Une partie du camp se rassemble et la structure se soulève tout d’un coup pour passer les premiers obstacles de la sortie du campement. L’ambiance est excellente, les gendarmes sont loin devant à faire la circulation, les chants fusent, la charpente roule, le pari est réussi.

Nous arrivons devant l’hôpital. Des chants de soutien au personnel en grève attirent les soignant-es qui nous saluent depuis le balcon de l’établissement. Nous longeons la plage d’Hendaye sous le regard médusé des surfeurs et baigneurs en vacances. Les obstacles urbains sont surmontés par la force collective des manifestant.es qui soulèvent la construction en bois dès qu’une voiture mal garée empêche les roulettes d’avancer. 

L’arrivée sur le port de la Caneta se fait sous les hourras et au rythme des chants militants basques. Un bon repas préparé par la cantine des Schmurtz accueillent les centaines de participant.es à cette première manifestation qui laisse augurer une détermination joyeuse pour le reste de la semaine. 

Au même moment, des personnes se sont rassemblées à l’appel des syndicats Lab, Solidaires et CGT devant le MacDo d’Hendaye, pour dénoncer la responsabilité des multinationales dans la précarité sociale et la crise climatique. Une manifestation en non-mixité (sans mec cis) partira d’Irun à 19h30.