Voici donc le texte qui fut ce matin-là déclamé :
« Oyez, Oyez
« À toi, touriste de tous les royaumes estrangers et de toutes les autres provinces françoises, nous adressons un salut fraternel !
« Nous sommes heureux de t’accueillir en notre bonne terre tourangelle qui vit venir, comme toi, se reposer tant de Roys françois.
« Pour honorer ta présence, et que pas un instant tu ne t’ennuies durant ton séjour, nous t’avons préparé un programme de festivités estivales à nul autre semblable. Il est beau, jovial, insolent, rabelaisien et, rassure-toi, nous t’en laisserons tout à l’heure plus d’une trace écrite.
« Mais auparavant, pour que tu nous comprennes bien, il faut que nous te contions notre Histoire.« De François le Premier, de l’an 1515 déjà si lointain, nous ne te dirons mot. De François le Deuxième, nous avons gardé souvenance car nous l’intrônisâmes de droit électoral en l’an mil-neuf-cent-quatre-vingt-un. Mal nous en prit car, deux années à peine écoulées, il nous trahit par le grand tourn…oi néolibéral et tout ce qui s’ensuivit. Puis vint Jacques, par deux fois, Nicolas, une et une unique fois, et enfin François le Troisième, dit de Hollande. De même famille que François le Deuxième, il fit tant et tant de promesses qu’une majorité de ses sujets, bien échaudée de Nicolas, lui accorda de nouveau sa confiance, songeant que le temps des traîtrises était chose passée.
« Mais hélas, trois fois hélas, cher touriste, il n’en fut rien et comme disait le grand Rabelais « peuple crédule crée souvent ses propres chaînes, cornecul ! ». Ainsi François le Troisième, depuis son château élyséen, de Bruxelles ou d’outre-Rhin, entreprit, le misérable, de nous causer mille turpitudes qui n’ont point cessé jusqu’à ce jour récent, funeste, de l’édit Khomri.
« C’est alors que le peuple, las de se laisser entraver par ses chaînes, dépecer par ses monarques ou ses oligarques, se décida à crier sa révolte. « Assez de 49-3, et que vivent mille 17-89 ! », proclamèrent à travers tout le pays et bien au-delà de ses frontières les voix de la résistance, de l’espérance et de la liberté.
« Nous sommes l’une de ces voix et si nous sommes venus ici à ta rencontre, c’est que nous savons bien, cher touriste, que ton bon plaisir n’est point ennemi d’humaine condition.
« Aussi rejoins-nous et partageons ensemble, en cet été de l’an 2016, le programme des festivités. Il est notre avenir à tous, Tourangelles et Tourangeaux, Parisiens ou Provinciaux, Estrangers d’ici ou de partout ! »
Puis vint le lâcher de tracts, au dos duquel figurait le programme des festivités 2016 (juillet-septembre) concocté par TCLT :
1. Ouverture de la saison à l’Office de Tourisme Tours-Val de Loire, 78-82 rue Bernard Palissy, 37000 Tours – Proclamation publique et distribution du programme.2. Première Visite guidée chez les Casseurs du Code du Travail, siège du Medef-Touraine, 13 rue Buffon, 37000 Tours.3. Le p’tit train KETANOU. TCLT propose un nouvel itinéraire et engage le dialogue avec les estivants – Visite commentée et gratuite d’au moins 40 minutes.4. Invasion pacifique et non subventionnée du Village Saint-Martin, place Anatole France – 1871-1936-1945-1968-1995-2010-2016, une Histoire à partager.5. Deuxième visite guidée chez les Casseurs du Code du Travail, siège du PS-37, 50 rue de la Fuye, 37000 Tours et à la permanence de Jean-Patrick Gille, député PS de la 1ère circonscription d’Indre-et-Loire, 17 rue Nationale, 37000 Tours.6. Déambulation des Gueux dans le Vieux Tours, à la Guinguette et quartier Cathédrale-Château.7. On t’aime la Nounou ! TCLT engage le dialogue avec les représentants de la presse locale (NR, TV Tours, etc.) sur les salaires, les conditions de travail, le précariat dans les médias et ailleurs, siège de la NR, 232 avenue de Grammont, 37000 Tours.8. Les Murs d’Expression se Multiplient ! Haut de la rue Nationale, Sanitas, etc.9. Troisième visite guidée chez les Casseurs du Code du Travail, siège de l’UMP-37, 11 boulevard Heurteloup, 37000 Tours.10. Sus à la Batellerie ! TCLT et ses pirates pacifiques montent à l’abordage sur les quais de Loire, face à la Guinguette.11. Non aux propagateurs de la Malbouffe ! Rassemblement devant l’actuel MacDo 39 rue de Bordeaux et le futur MacDo, place du Grand-Marché (à côté de la terrasse du Tourangeau).12. Clôture de la saison. Grande parade et fête ouverte à toutes et tous, place Jean-Jaurès.Les dates et horaires ne sont pas indiqués pour d’évidentes raisons de sécurité.Toutes les festivités, à l’exception de la dernière, sont susceptibles d’être répétées au cours de la saison.Pour vous renseigner et vous joindre à nous, prière d’écrire aux Tourangeaux contre la loi Travail (vacancesdelalutte.mqeg@gmail.com ou sur facebook)Ne pas jeter sur la voie publique.
Et dans la foulée, ce même 2 juillet, le collectif se rendit en divers lieux afin de réitérer l’opération : rue Nationale, à la Tour Charlemagne, place Plumereau, etc. Avant d’aller le soir même perturber les coûteuses autant que nauséeuses célébrations martiniennes. (cf. l’article du 9 juillet, Saint Martin de Tours : la nauséeuse parade tant esseulée...)
Dix jours plus tard, le 12 juillet, le collectif se retrouvait devant le Mac Do de la gare et à l’intérieur du Quick rue de Bordeaux pour une nouvelle proclamation, légèrement modifiée et adaptée afin d’atteindre consommateurs, salariés et précaires de ces enseignes. Malgré la présence de la police, les craintes incompréhensibles du manager du Mac Do, la colère tout aussi injustifiée de la responsable du Quick, l’action fut couronnée de succès, recueillant chez Quick les applaudissements d’une partie de la clientèle.
Reprenable quasiment telle quelle partout en France, cette nouvelle proclamation mérite d’être citée et devrait – à bon entendeur, salut ! – donner des idées à bien d’autres collectifs :
« Oyez, Oyez
« À toi, consommateur de burger simple, double ou XXL, nous adressons un salut fraternel !
« Si nous sommes venus aujourd’hui à ta rencontre, c’est que nous connaissons fort bien les raisons qui te poussent à hanter de tels lieux, de grande originalité esthétique et d’exceptionnelles qualités gastronomiques.
« Aussi, pour te plaire et t’inciter à nous rejoindre, nous Les Tourangeaux contre la loi Travail et la Malbouffe réunies, nous t’avons préparé un programme de festivités estivales à nul autre pareil. Il est beau, jovial, insolent, rabelaisien et, rassure-toi, nous t’en laisserons tout à l’heure trace écrite. Ce sera, gracieusement offerte, notre Mac Dot.
« Mais auparavant, pour que tu nous comprennes bien, il faut que nous te contions notre Histoire. Elle est tourangelle, française, européenne, et chaque jour davantage mondialisée.
« De François le Premier, de l’an 1515 déjà si lointain, nous ne te dirons mot car il ignorait jusqu’au goût de ce que tu es en train de manger. De François le Deuxième, nous avons gardé souvenance car nous l’intrônisâmes de droit électoral en l’an 1981. Mal nous en prit car, deux années à peine écoulées, il nous trahit par le grand tournant néolibéral et tout ce qui s’ensuivit. Puis vint Jacques, par deux fois, Nicolas, une et une unique fois, et enfin François le Troisième, dit de Hollande. De même famille que François le Deuxième, il fit tant et tant de promesses qu’une majorité de ses sujets, bien échaudée de Nicolas, lui accorda de nouveau sa confiance, songeant que le temps des traîtrises était chose passée.
« Mais hélas, trois fois hélas, cher consommateur, salarié ou précaire de ces lieux, il n’en fut rien et comme disait le grand Rabelais « peuple crédule crée souvent ses propres chaînes, cornecul ! ». Ainsi François le Troisième, depuis son château élyséen, de Bruxelles ou d’outre-Rhin, entreprit, le misérable, de nous causer mille turpitudes qui n’ont point cessé jusqu’à ce jour récent, funeste, de l’édit Khomri.
« C’est alors que le peuple, las de se laisser entraver par ses chaînes, dépecer par ses monarques ou ses oligarques, se décida à crier sa révolte. « Assez de 49-3, et que vivent mille 17-89 ! », proclamèrent à travers tout le pays et bien au-delà de ses frontières les voix de la résistance, de l’espérance et de la liberté.
« Nous sommes l’une de ces voix et si nous sommes venus ici à ta rencontre, c’est que nous savons bien, cher consommateur, salarié ou précaire, que tu n’es point dupe de ce que tu manges ou de ce que tu sers à manger.
« Aussi rejoins-nous et partageons ensemble, en cet été de l’an 2016, le programme des festivités. Il est notre bon repas et notre bel avenir à tous, Tourangelles et Tourangeaux, Parisiens ou Provinciaux, Estrangers d’ici ou de partout ! » (Lâcher de tracts)
D’autres festivités, prévues (ou non) dans le programme de TCLT, sont en préparation. Nous vous tiendrons bien sûr informés…