Même si l’activité, une fois que les médias se sont un peu lassés de la nouveauté et que les sollicitations baissent, est parfois un peu molle en journée, Aurélie, Damien, Delphine, Émilie et Séverine tiennent bon. Après une semaine et demie d’occupation, la table qui sert de QG est toujours aussi garnie de gâteaux et de bonbons, et la cafetière continue ses allers-retours réguliers entre celle-ci et l’ancienne salle de pause. La vitrine est désormais presque intégralement retapissée de messages d’informations et de slogans de lutte, et la revue de presse affichée à l’intérieur s’est récemment enrichie de coupures de quotidiens nationaux.
Les lundis, on monte à Paris
Plusieurs articles relatent en effet le passage à Paris d’une quarantaine de salariés de Chapitre, venus des 9 magasins occupés à l’échelle nationale. Ils se sont rendus au siège d’Actissia et au lieu de réunion du comité d’entreprise (CE). S’ils n’ont pu être reçus, ils se sont clairement fait entendre, ont montré leur détermination et ont pu discuter avec leur avocat de la poursuite de la lutte, de sa réception par les responsables de l’entreprise et des actions envisageables. L’objectif est clair : mettre un maximum de pression sur les dirigeants avant la prochaine réunion du CE prévue le 24 février. Les salariés de Tours comme ceux de toute la France monteront à nouveau à Paris à cette occasion.
Taper Actissia au portefeuille
Ils amèneront avec eux le résultat de la nouvelle action qu’ils viennent de démarrer. Pour aller au-delà des symboles que sont les soutiens massifs recueillis sur leur page facebook ou à l’occasion des distributions de tracts devant les boutiques France Loisirs, qui font partie du même groupe, ils ont décidé d’attaquer Actissia au portefeuille.
Ce portefeuille, c’est notamment le site Chapitre.com, qui reste ouvert (un site sans boutique ni salariés pour vendre et commander les livres, c’est forcément plus rentable qu’une librairie en dur), mais ce sont surtout les boutiques France Loisirs et leur 2,2 millions clients abonnés. Le modèle économique de la chaîne est basé sur le fait que ses adhérents, liés à France Loisirs par contrat, sont obligés d’acheter régulièrement des produits (aujourd’hui, France Loisirs vend surtout autre chose que des livres). Pour attaquer le groupe Actissia, l’idée est simple : faire circuler et faire remplir un maximum de lettres types de rupture de contrat avec qui prendront effet immédiatement après leur réception par le siège de France Loisirs. Autant de ruptures, c’est autant d’argent en moins pour les actionnaires de Chapitre. Ça ne prend pas beaucoup de temps, ça peut rendre service, et surtout ça soutient la lutte. Le mieux, c’est d’ajouter en bas de la lettre un petit message d’explication pour accentuer la portée symbolique de cette résiliation.
Distribution de lettres types devant France Loisirs samedi
Cette lettre type, qui circule déjà sur Internet et que vous pouvez retrouver au pied de cet article, les salariés vont aussi la faire remplir en direct aux (futurs ex) adhérents dans les rues commerçantes afin de pouvoir les amener eux-mêmes au siège parisien lundi prochain. A Tours, ça se passera samedi 22 février à partir de 15h devant le magasin France Loisirs rue Nationale. Le 19 février, en quelques heures et malgré l’aspect désertique du centre commercial L’Heure Tranquille, trois adhérents avaient déjà fait la démarche. Sur un plan plus symbolique, les salariés en lutte récupèrent aussi les cartes de fidélité Chapitre : une bonne dizaine a été déposée cet après-midi dans l’urne située devant le magasin.
Si vous souhaitez soutenir les employés de Chapitre qui occupent leur magasin, vous pouvez donc quitter France Loisirs si vous en êtes adhérents, venir rendre votre carte de fidélité Chapitre ou tout simplement passer les saluer pour échanger quelques mots et boire un café dans la boutique occupée.
