Saint-Pierre-des-Corps : les flics de la BAC jouent aux cowboys

Pour une histoire de moto-cross volée, les flics de la Brigade Anti-Criminalité (BAC) se sont lancés dimanche dans une course-poursuite qui a failli mal tourner.

Pour une histoire de moto-cross volée, les flics de la Brigade Anti-Criminalité (BAC) se sont lancés dimanche dans une course-poursuite qui a failli mal tourner. D’après la NR, un homme de Véretz qui voulait vendre sa bécane se l’est faite voler par l’acheteur.

« L’infortuné vendeur reconnaît son engin, dimanche, en compagnie de trois autres, du côté de Tours-Sud et du lac des Peupleraies. Il appelle la police. Une course-poursuite avec la Bac (brigade anticriminalité) s’engage.

L’un des motards – qui n’était pas le voleur – chute et est interpellé. Un policier est resté en compagnie de ce motard tandis que ses collègues continuaient la course. A son tour, le voleur chute de son deux-roues et réussit à prendre la fuite à pied. »

En poursuivant les motards, les flics ont donc provoqué deux accidents qui auraient pu s’avérer tragiques. En 2010, en Lorraine, un jeune était mort et deux autres avaient été grièvement blessés à l’issue d’une telle course-poursuite : la police municipale poursuivait les jeunes parce qu’ils circulaient sans casques sur un scooter volé [1].

A l’époque, l’ex-flic George Moréas écrivait sur son blog :

« Faut-il se lancer à la poursuite d’un véhicule dont le conducteur a commis une infraction ? La réponse est nette. C’est non. Trop de risques. Aux États-Unis, on n’a pas ce genre d’interrogation, mais en France, les consignes sont d’éviter les courses-poursuites, les conséquences pouvant être disproportionnées par rapport à l’infraction commise. Un vieux principe, que l’on doit encore (je l’espère) enseigner dans les écoles de police : le trouble causé par une intervention sur la voie publique ne doit pas être supérieur au trouble qu’il est supposé faire cesser. »

Dans un article récent, Bastamag évoquait ces prises en chasse qui tournent mal : un « scénario classique » dans lequel l’unité de police de la BAC est couramment impliquée en France. L’une des techniques à l’origine des « accidents » [2] est le « parechocage » qui, selon le collectif Angles Morts, « consiste à tenter d’immobiliser les véhicules, le plus souvent des deux roues, au moyen de la voiture de police, soit en les serrant contre le bord de la route, soit en les percutant ».

Apparemment, la BAC de Tours aurait également ce genre de pratiques, et le vol d’une moto-cross justifie de mettre en danger des vies humaines. D’après l’article de la NR, un des flics s’est retrouvé isolé et a dû se dégager en tirant des coups de feu en l’air. Des renforts auraient ensuite tiré au flash-ball. L’affaire serait à l’origine des incendies de voitures des dernières nuits.

Notes

[2L’article rappelle qu’en France, il n’existe aucun recensement, « aucune base de données, aucun rapport, aucune statistique officielle » sur ces « interventions des forces de l’ordre ayant entraîné la mort ».