Répression et intimidation des médias libres : à propos de l’attaque de IAATA.info

Deux analyses à propos de la personne soupçonnée d’être « directeur de publication » de IAATA.info, qui est poursuivie par la justice pour « provocation publique à la commission d’un délit ou d’un crime ». Il risque 5 ans de prison et 45 000 € d’amende. La première émane du collectif d’animation du site toulousain, la seconde de l’Atelier - médias libres.

Censure et répression à Toulouse, IAATA.info sur le grill

Réaction du collectif d’animation de IAATA.info.

Iaata.info, un espace de libre contestation...

Iaata.info ne vit que parce que nous nous en servons, tous et toutes, dans nos luttes ou pour nos coups de gueule, quand on doit se défendre - face à la police et à la justice oui, mais aussi face à nos patrons, à nos gouvernants, à nos médias dominants... - ou quand on veut créer, initier, essayer, gagner parfois, parfois se planter !

Ce sont toutes nos possibilités de contestation qui sont attaquées, brimées, conditionnées. Tenir un espace où puissent s’exprimer des points de vue, où puissent se réfléchir des choses en dehors (et en complément) des appartenances diverses, des listes internet privées ou pas, des facebook et autres réseaux, est un enjeu crucial pour visibiliser une position contestataire. Nous ne défendons pas une liberté d’expression creuse de toute réalité. (...)

...dans un monde hostile

Cet espace que nous avons voulu construire et faire vivre, sur Iaata.info, n’est pas isolé. À Lyon, à Genève, à Paris, à Reims, à Tours, à Brest et ailleurs, nous sommes nombreuses à souhaiter propager les tribunes dont nous nous doterons pour nous exprimer. La répression de ces espaces n’est pas, elle non plus, une nouveauté. Le Jura Libertaire jusqu’à récemment ou Rebellyon, il y a quelques années, ont aussi eu à gouter aux procédures judiciaires intentées par les pouvoirs publics. Nous pourrions encore citer l’acharnement judiciaire qui dure depuis sept ans contre le livre L’insurrection qui vient, ou la criminalisation par la justice italienne de l’écrivain Erri de Luca pour ses propos concernant la lutte contre le TAV du Val de Susa. Les exemples ne manquent pas. Ici aussi, c’est bien de censure politique dont il s’agit. (...)

Aujourd’hui une personne semble devoir payer pour les autres. Nous ne laisserons pas individualiser ce procès, ni sur le fond, ni sur la forme. Ce sont les pratiques d’auto média, d’expression et de contestation qui sont attaquées de front. Nous constatons jours après jours les attaques contre les maigres acquis de plusieurs décennies de luttes et la continuité de l’exploitation et des dominations séculaires. Nous ne nous tairons pas parce que nous n’avons pas peur.

A lire en intégralité sur IAATA.info.

Menacé de prison pour avoir relayé sur Internet des conseils en manif

Analyse de l’Atelier - médias libres.

C’est de loin la menace judiciaire la plus inquiétante de ces dernières années contre un média alternatif français. Mercredi 7 mai, un Toulousain a été placé en garde à vue puis convoqué au tribunal le 29 juin. Il risque jusqu’à cinq ans de prison et 45 000 € d’amende, la peine la plus grave pour une affaire qui ressort du droit de la presse. Il est accusé de « provocation à la commission d’un crime ou d’un délit ». A titre de comparaison, l’apologie de crime contre l’humanité est punie de la même peine.

Mais qu’a donc bien pu faire cette personne pour vivre durant deux mois avec la menace de plusieurs années de prison ? Elle est accusée (sans preuve quasiment) d’être le responsable éditorial de Iaata.info, un site d’info participatif, anti-autoritaire et au fonctionnement horizontal à Toulouse. Sur cette plate-forme collaborative, un article a été publié relayant quelques conseils connus et rabâchés face aux techniques de maintien de l’ordre en manifestation, ce fameux savoir-faire que les gouvernants français souhaitent exporter partout, en particulier dans les dictatures. (...)

Dans ce contexte, les poursuites judiciaires faites à nos camarades de Iaata sont d’une gravité extrême. Que les médias « dominants » ou « bourgeois » ne s’en inquiètent pas ne serait pas étonnant, vu la lecture très restrictive qu’ils font souvent de la liberté d’expression [1] ou des manières convenables de s’opposer à des situations insupportables. Ils pourraient pourtant eux aussi, à l’occasion, faire les frais de la judiciarisation de tels propos. (...)

On ne peut que souhaiter que mille Iaata fleurissent. Et face à la violence du maintien de l’ordre, que mille conseils en manifestation soient diffusés partout !

A lire en intégralité sur le site de l’Atelier - médias libres.

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Notes

[1Notons que les scandaleuses peines de prison pour apologie de terrorisme n’ont pas ému les défenseurs de « Charlie ».