Rencontre/débat : lutte anti-capitaliste et nouvelles solidarités

Le 15 février au Foyer des Cheminots, présentation du livre Premières mesures révolutionnaires en présence d’Eric Hazan, suivie de la projection d’un film sur la ZAD.

Sur la nécessité d’un soulèvement, populaire et révolutionnaire

Le livre et le film qui seront présentés fonctionnent avant tout comme une invitation à s’organiser, à écarter les malentendus et dissiper la confusion politique qui règne au moment où la crise économique constitue aussi une perte de sens. Il s’agit de penser collectivement le processus révolutionnaire, c’est-à-dire la vision du monde qu’il engage, les gestes et stratégies qui lui donneront consistance.

En effet, le bilan de la gauche au pouvoir s’ impose comme une évidence pour tous : poursuite des politiques de droite, c’est-à-dire de libéralisation, de privatisation, de licenciements massifs, d’austérité, et bien sûr d’expulsions des « étrangers ». Le même racisme d’Etat, les mêmes cadeaux au patronat et aux banques pour la sacro-sainte « croissance », le même culte du progrès et du productivisme, juste quelques nuances de discours et de communication bref, tout n’est finalement qu’une question de « relation publique », cette fameuse propagande moderne, marchande et libérale.

Ainsi, nous ne pouvons plus faire abstraction de ce qu’a produit historiquement « la gauche » puisque c’est sous Mitterrand et son gouvernement d’union (PS, PCF) qu’ont été introduites les politiques néolibérales en France dont Hollande est le meilleur héritier. Il est clair que ce sont les trahisons et reniements successifs de celle-ci depuis sa naissance qui font le lit de l’extrême droite qui s’ impose maintenant sur le plan médiatique et aussi, en partie, dans la rue. La Grèce n’est pas très loin, elle est là pour nous le rappeler puisque c’est cette même « gauche » contre-révolutionnaire qui a empêché la prise du parlement et permis dans le même temps le vote du « plan d’ajustement structurel » pour la première fois imposé à un pays membre de l’U.E.

La question pour nous est de savoir, à partir de ce constat, ce qu’ il nous reste à faire, à défaire, à construire et à attaquer. C’est-à-dire : comment lier l’offensive politique contre le capitalisme au développement de forme de vie et d’existence « alternative » solide, de solidarités qui puissent durer. Mais aussi comment articuler la lutte sociale et révolutionnaire à l’élaboration et au déploiement ici et maintenant d’une certaine idée du communisme.