Première Guerre mondiale : va-t-on commémorer les exploits de l’industrie chimique ?

Dans la foulée des commémorations de la guerre de 14-18, le magazine Basta ! s’interroge : va-t-on féliciter Bayer, Péchiney ou Rhodia pour leur contribution au massacre ?

On l’a vu, les commémorations prennent parfois un ton patriotique désuet qui met plus l’accent sur « le sacrifice des glorieux héros » que sur la réalité de la guerre. Le magazine Basta ! publie aujourd’hui un article sur la contribution de l’industrie chimique à « l’effort de guerre ». Extraits :

« Dès l’automne 1914, le ministère de la Guerre allemand lance des recherches pour utiliser les produits toxiques contenus dans les teintures afin de développer des gaz de combat. Carl Duisberg, le patron de l’entreprise chimique Bayer, fondée en 1863, en prend la tête. L’entreprise est aujourd’hui plus connue pour ses médicaments, ou ses OGM, que pour avoir inventé les armes chimiques, dont le « gaz moutarde » ! L’usine Bayer de Leverkusen produit du gaz de combat, d’abord du gaz chloré, dès 1915. Il est expérimenté pour la première fois en janvier 1915 sur le front de l’Est, contre les Russes. Puis en Belgique : la deuxième attaque chimique se déroule contre le saillant d’Ypres, le 22 avril 1915.

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Après Ypres, les alliés dénoncent la barbarie allemande. L’emploi d’obus contenant des gaz asphyxiants est d’ailleurs interdite par la Convention de La Haye de 1899. Ce qui ne les empêche pas d’accélérer eux-mêmes leurs recherches en matière de gaz mortels. En France, des gaz lacrymogènes ont déjà été mis au point avant la guerre pour les forces de l’ordre, afin de réprimer les « bandes anarchistes ». Une « Commission d’étude chimique de guerre » est chargée de concevoir de nouveaux produits, plus meurtriers. Et l’industrie est mobilisée (lire l’enquête). C’est la Compagnie des produits chimiques d’Alais et de la Camargue – le futur Péchiney – qui se lance dans la production de gaz de combat. Du chlore est fabriqué dans les usines chimiques de Saint-Auban (Alpes-Maritimes) et de Pont-de-Claix (Isère), qui, ouverte en 1916, existe encore aujourd’hui Air liquide, entré en bourse en 1913, livre de même du chlore et contribue à la fabrication de mines. »

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