Pieux Ouest en grève : provocations du patron et propositions au rabais

La grève se poursuit chez Pieux Ouest. Et la situation se tend. Alors que les salariés marquent leur détermination, le patron se montre agressif voire dangereux. Quant aux négociations, elles sont toujours au point mort.

Les salariés sont en lutte depuis le vendredi 27 février. Jeudi 5 mars, les salariés de Pieux Ouest se sont mis en colère. Une colère à la mesure de leurs moyens : des pneus brulés et un camion porte-engin retardé pour ne pas livrer un chantier. La détermination des grévistes ne cesse de se renforcer.

Quand le patron tente d’écraser les grévistes

Le comportement du richissime patron de Pieux Ouest, Max Goudenège, est lui de plus en plus limite. Jeudi, il a passé sa journée à traîner autour du piquet de grève pour harceler et provoquer les salariés. Il a notamment appelé les pompiers à deux reprises pour qu’ils viennent éteindre des feux de pneus. Ceux-ci ont dû constater que ce n’était qu’un piquet de grève et se sont vus dans l’obligation d’en appeler à la gendarmerie pour régler la situation … Faire déplacer les force publiques pour des pacotilles ne semble ainsi pas déranger Max Goudenege.

Depuis le début de la lutte, ce personnage (qui se fait appeler le « patriarche ») va de provocation en provocation, en flirtant avec la ligne rouge. Ainsi, dès vendredi, il a tenté d’écraser des grévistes avec sa voiture... Ceux-ci se sont gardés de rendre cette agression publique afin de préserver la qualité des négociations et pour en finir au plus vite. Dans l’excitation de ce qu’il croyait être une victoire — avoir fait « libérer » un camion qui serait de toute façon parti après la levée du piquet vers 17h30/18h et l’extinction du feu —, Goudenege a reconnu de manière tout à fait naturelle avoir manqué d’écraser un salarié, devant les gendarmes et l’huissier qu’il avait fait venir.

Des négociations bloquées

Les négociations n’avancent pas. L’argumentaire de la direction est de dire que la hausse de l’indemnité de grand déplacement est un revenu supplémentaire et que sa concession règle en partie les revendications salariales. Un représentant du syndicat était présent et devant lui ce n’était évidemment plus un « 13ème mois » qui était proposé mais bien une prime de fin d’année liés aux résultats … Ce qui n’est en aucun cas du salaire.

Le projet de la direction, en l’état, est en dessous de la convention collective sur bien des points et pourrait même légitimement intéresser l’URSSAF, car confondre indemnité de grand déplacement (IGD) et salaire est interdit.

Voilà des décennies que le patronat du BTP magouille ainsi sur le dos des salariés et de leur régime de sécurité social. On explique aux salariés qu’on n’augmente pas les salaires car il y a l’indemnité de grand déplacement et qu’en faisant des économies sur ses conditions de logement le travailleur s’y retrouvera.

Un régime dont les salariés de Pieux Ouest ne veulent plus. Ils sont bien décidés à faire comprendre à la direction que négocier ne signifie en aucun cas rendre contractuel le contournement des conventions collective comme elle semble le concevoir. La grève continue.

Communiqué de la CGT Bâtiment 37 du 5 mars 2015

P.-S.

Plusieurs articles ont déjà été publiés sur La Rotative au sujet de la grève des salariés de Pieux Ouest :