Patrick « Flashball » Strzoda nommé directeur de cabinet d’Emmanuel Macron

Le nouveau président de la République s’est choisi un bras droit sur-mesure, qui s’est notamment illustré par une répression sanglante des manifestations contre la loi Travail à Rennes.

La nomination de Patrick Strzoda comme « dircab » d’Emmanuel Macron envoie un signal fort à celles et ceux qui s’apprêtent à lutter pendant les cinq prochaines années contre le programme de casse social du nouveau chef de l’État : « Vous allez en prendre plein la gueule ».

Passé par l’ENA, Strzoda a occupé différents postes de préfet avant d’atterrir en Bretagne en juin 2013. C’est à ce titre qu’il va s’occuper de la répression du mouvement contre la loi Travail, une répression qui sera particulièrement violente dans la ville de Rennes. Sur Twitter, l’un des opposants locaux à la loi Travail a témoigné :

« Il est le responsable des violences policières inouïes que nous avons connu. Et il s’en battait les couilles, totalement. Lors d’une réunion intersyndicale ou avec une camarade on représentait l’AG de Rennes 2, l’ensemble des syndicats demandait l’éloignement du dispositif policier, parce qu’ils étaient trop près et que ça augmentait les violences policières (ils avaient gazé les retraité-e-s CGT).

Et Strzoda, consterné, nous explique droit dans les yeux qu’on est pas là pour ça, et que non seulement il va augmenter le dispositif mais qu’il va les rapprocher.

A ce moment, ma camarade lui explique que c’est a cause de la police que son bras est en écharpe. Sa réponse ? "Prouvez le, portez plainte" avec un air narquois. Le nouveau dir-cab du président Macron. Cette ordure.

Alors évidemment on lui dit que c’est criminel, qu’il va se passer quelque chose de grave (alors qu’il y a plus de 150 blessé-e-s). Il s’en fout. La manif suivante, un camarade perdait son œil [1]. Définitivement. Voilà le bilan de Strzoda.

J’aurais aimé le voir, lui dire qu’on avait raison. On a pas pu. Entre temps, il était promu dir-cab de Cazeneuve, a l’Intérieur.Le préfet le plus violent, voir criminel, de la loi Travail (plus de 300 blessé-e-s) est donc dir-cab de Macron. Salopards. »

Ce témoignage va dans le même sens que celui publié par le journal l’Humanité. Nommé auprès de Cazeneuve le 4 mai 2016, Strzoda a ensuite pu coordonner les efforts de répression au niveau national. Les blessés par centaines des mouvements sociaux de l’année passée sont, pour une bonne part, à mettre à son crédit. « En marche ou j’te crève un œil », nouvelle devise du mouvement de Macron ?

Illustration : Lorie Shaull.

Notes

[1Victime d’un tir de LBD40, communément appelé « flashball », même s’il ne s’agit pas de la même arme.