Mobilisation des enseignants précaires à l’Université de Tours

Les politiques d’austérité et les restrictions budgétaires touchent tous les services publics, y compris l’Université. A Tours, les enseignants contractuels du département de sociologie se mobilisent contre de nouvelles modalités de recrutement imaginées par la Présidence de l’Université. Voici le communiqué de presse qui nous est parvenu.

Nous, enseignants-vacataires du département de sociologie de l’Université François-Rabelais de Tours, entendons exprimer notre profond mécontentement ainsi que notre vive préoccupation concernant la situation des enseignants-vacataires [1] de l’Université François-Rabelais.

Nous dénonçons en particulier le « projet » de l’Université intitulé « Note sur le recours au contrat d’enseignement à l’attention des directeurs de composantes et responsables administratifs » qui aura pour conséquence d’accroître la précarisation déjà vécue par nombre de « jeunes chercheurs » (doctorants et jeunes docteurs). Nous avons à ce jour informé la Présidence de l’Université de notre refus de répondre à l’appel à candidature lancé par le département de sociologie en vue de l’attribution des charges de cours pour la prochaine rentrée universitaire ainsi que de notre blocage des notes des enseignements donnés au second semestre.

Nous comptons aujourd’hui avec le soutien des enseignants-chercheurs titulaires du département de sociologie. Vous trouverez en pièce-jointe la copie de nos lettres ouvertes adressées à l’UFR Arts et Sciences Humaines et à la Présidence de l’Université ainsi que la copie du « projet » de l’université.

Les enseignants-vacataires du département de sociologie de l’Université
François-Rabelais de Tours.

Des compléments d’information sur la situation à l’Université de Tours sont disponibles ici : Association des Doctorants en Sciences Humaines et Sociales.

Notons que cette mobilisation tourangelle fait écho à d’autres mouvements initiés à l’échelle nationale : à Paris, les enseignants « jetables » de Sciences Po ont lancé une pétition en ligne ; à Bordeaux IV, les doctorants ont reconduit leur grève des enseignements débutée la semaine dernière ; à Toulouse, le collectif des « précaires » a également signé une lettre ouverte. A Caen, les vacataires ont réalisé un détournement de bande-dessinée pour dénoncer leur précarité et le mépris de l’Université.

"Derrière chaque vacataire isolé, exploité, non payé, se dissimule le spectre d’une armée de précaires détenant une capacité de nuisance suscpetible d’inverser le rapport de force."

P.-S.

À ce jour, aucune réponse officielle de la part de la présidence de l’Université malgré l’attente des enseignants-vacataires et des étudiants. Aucune garantie donc que l’année universitaire se termine "normalement", aucune garantie non plus de l’ouverture de la licence de sociologie pour la rentrée à venir...

Notes

[1Les enseignants-vacataires, plus communément appelés « chargés de cours » ou « chargés de TD » sont théoriquement des intervenants extérieurs exerçant à titre complémentaire de leur activité principale. Dans les faits, nombre de doctorants ou de docteurs sont également concernés par ce statut.