Menace d’expulsion dans les CAO : « On assiste à un mensonge d’État »

Le 9 février en fin d’après-midi, à l’appel de différents collectifs et associations, plusieurs dizaines de personnes se sont réunies devant la préfecture d’Indre-et-Loire pour réclamer le respect du droit d’asile.

Un représentant local de RESF a pris la parole au début du rassemblement pour réclamer le respect des promesses formulées par le gouvernement lors du démantèlement du camp de Calais. De nombreux migrants résidant dans des centres d’accueil et d’orientation mis en place suite à ce démantèlement sont actuellement menacés d’expulsion. Retranscription.

« Nous avons appelé à ce rassemblement pour protester contre la non tenue d’une promesse gouvernementale qui a été faite par Bernard Cazeneuve lors du démantèlement de la jungle de Calais. Elle a été réitérée par son successeur Bruno Le Roux lors de sa visite dans un CAO à Cancale. Paraît-il que, lorsque le président de la République est venu visiter le CAO au mois de novembre à Grandmont [1], il s’est engagé aussi à ce que la procédure dite « Dublin » ne soit pas appliquée [2]. (...)

Pour faciliter le démantèlement de la jungle de Calais, on a dit aux migrants entrés dans l’espace Schengen par l’Italie — puisque c’est par là que sont arrivées la grande majorité des personnes résidant dans les CAO du département — qu’ils allaient pouvoir déposer une demande d’asile [en France] s’ils acceptaient de monter dans les bus vers des destinations inconnues.

Or, l’administration, pour l’instant, a « dubliné » plus de la moitié des 150 personnes qui sont arrivées dans les trois CAO du département. Et il y a deux jours, le préfet d’Indre-et-Loire a donné des notifications de transfert a plusieurs de ces personnes. Cela veut dire que, sous quinze jours, elles doivent quitter le département pour rejoindre l’Italie.

On ne comprend pas comment une promesse qui a été faite plusieurs fois n’est pas respectée. On assiste là à un mensonge d’État inadmissible et on réclame le respect du droit d’asile. »

Une pétition a été remise au préfet qui, d’après le représentant de RESF 37, a refusé de recevoir une délégation. Une partie des personnes présentes s’est ensuite rendue au foyer des cheminots, où était organisée une réunion publique en vue de s’organiser contre la fermeture du foyer d’hébergement d’urgence Albert Thomas et du café associatif La Barque.

Notes

[1Au sud de Tours, NDLR.

[2A propos de cette procédure, voir la notice du GISTI.