Librairie Chapitre : l’occupation continue !

Depuis le 10 février au soir, des salariés de la librairie Chapitre désormais fermée occupent le magasin pour protester contre leurs conditions de licenciement. Une réunion du comité d’entreprise de Chapitre avait lieu à Paris le 13 février. A Tours, les salariés en lutte ont suivi ça de près, et envisagent de nouvelles formes de mobilisation tout en continuant l’occupation.

1,2,3,4 nuits. La cinquième démarre. L’occupation lancée par les salariés de Chapitre continue. Bien sûr, les heures de sommeil en retard commencent à se faire sentir, mais ils tiennent bon. Aurélie, Damien, Delphine, Emilie et Séverine se relayent, organisent des plannings pour les nuits à venir et continuent d’accueillir les soutiens, de contacter les autres librairies en lutte et d’interpeller les responsables politiques locaux. La page Facebook créée en soutien aux occupations est scrutée avec attention : 400 "j’aime" puis 600, 800 (aujourd’hui plus de 1000) donnent du baume au cœur des occupants. Une sacrée énergie les animent ! Sur une cloison, les articles de presse qui parlent d’eux côtoient les numéros de téléphone d’autres salariés en lutte, de Colmar en passant par Evreux, Montbéliard, Nantes ou Lyon [1] ; un gros livre est ouvert à la page de la Commune de Paris, un drapeau syndical pendouille — la climatisation ne suffit pas à le faire flotter — et une boite de bonbons est gardée en lieu sûr.

La réunion du CE

Hier jeudi, une réunion du Comité d’Entreprise (CE) de l’entreprise Chapitre se tenait à Paris. Elle devait être l’occasion pour les représentants des salariés licenciés de négocier des primes de licenciement décentes. Le résultat est plutôt décevant : 500 euros de plus sur l’enveloppe formation de chaque salarié. L’argument est toujours le même : Chapitre n’a pas d’argent. On peut s’en étonner, dans la mesure où le groupe Actissia, actionnaire des librairies Chapitre mais aussi de France-Loisirs et de Chapitre.com, semble plutôt bien se porter : son chiffre d’affaires s’est établi à 551 millions d’euros en 2012.

Une dernière réunion du CE, prévue initialement le lundi 17, est repoussée au 24 février. Le message est clair : les occupations de sites embêtent bien la direction du groupe qui compte sur un essoufflement du mouvement.

"On continue !"

Même si ces deux annonces ressemblent un peu à des enclumes délicatement dirigées sur la tête des salariés en lutte, ceux-ci semblent avoir trouvé un bouclier efficace : 5 minutes après avoir reçu ces nouvelles accablantes, ils étaient déjà en train de trouver des solutions pour continuer l’occupation, mais aussi pour rendre plus visible leur lutte.

Première action demain samedi : aux alentours de 15 heures, ils seront devant le magasin France-Loisirs de la rue Nationale, soutenus par l’Union départementale CGT, pour dénoncer leur situation auprès des clients de l’enseigne et du public en général. Quand on voit les signes de soutien que les clients qui passent devant le magasin de l’Heure Tranquille adressent spontanément aux occupants à travers les vitres, on leur souhaite plein de soutiens pour demain.

Le tract que l’on vous donnera peut-être demain devant France-Loisirs

Notes

[1A propos de l’occupation du magasin de Lyon, lire le reportage de L’Humanité : http://www.humanite.fr/social-eco/les-libraires-veulent-ecrire-l-epilogue-de-chapitr-559041