Les cheminots de Tours redécorent la façade du PS et votent la poursuite de la grève

Après une manifestation jusqu’au siège de la fédération du PS d’Indre-et-Loire, les cheminots grévistes ont voté la poursuite de la grève à l’unanimité.

Vers 10 heures ce matin, environ 80 grévistes de Tours et Saint-Pierre-des-Corps ont quitté le Foyer du Cheminot et manifesté jusqu’au local du parti socialiste, en passant par le boulevard Heurteloup. Deux cercueils, celui d’un cheminot et celui du service public, étaient portés par des cheminots pour symboliser les conséquences de la réforme ferroviaire discutée depuis hier à l’assemblée. Pendant la manifestation, des tracts étaient distribués aux passants pour leur expliquer les enjeux de la grève qui dure depuis une semaine.

Arrivés devant le local du PS, rue de la Fuye, les cheminots et cheminotes l’ont recouvert de messages et d’autocollants, en scandant « La droite en a rêvé, Hollande le fait » ou « Cuvillier, fossoyeur de la SNCF ».

Un cheminot a montré du doigt ses camarades réunis devant le local et a prévenu une salariée du PS : « Ici, 80 % des gens ont voté pour l’autre enfoiré qui est en train de tuer la SNCF. Ça se payera un jour ou l’autre. »

Les grévistes se sont ensuite dirigés vers la gare, où ils ont effectué un sit-in devant les voies, dans un silence total.

De retour au Foyer du Cheminot, les grévistes réunis en assemblée générale ont voté à l’unanimité la poursuite de la grève, qui est donc reconduite pour une nouvelle tranche de 24 heures.

Pour le délégué CGT, il est indispensable de continuer la grève pour peser sur les parlementaires. La déléguée de Force Ouvrière a noté que « au bout d’une semaine, la réponse du gouvernement, c’est la matraque et la lacrymogène » — hier, les cheminots parisiens qui tentaient de se rassembler devant l’Assemblée nationale ont été violemment repoussés par les CRS. Et elle a fait observer que la direction de la SNCF ne se contentait pas de faire conduire les trains par des cadres pour briser la grève : elle truque les chiffres du trafic, en y incluant les autocars de substitution.

Une nouvelle fois, le traitement du mouvement par les médias a été critiqué :

« On en ramasse plein la tête à midi et au 20 heures, mais on reste déterminés. »

« En face de nous, y a pas que Valls et Cuvillier. Y a l’UNSA, la CFDT, LCI, BFMTV, France 2 et TF1. »

Le syndicat CGT de France Télévisions a d’ailleurs critiqué dans un tract la « haine du gréviste » qui règne au journal télévisé.

« Pourquoi un tel parti pris antisocial dans le traitement de l’information sur le service public, qu’il s’agisse de faits de grève dans les transports en commun ou ailleurs ?

Cette vision tendancieuse et libérale du journalisme est choquante et devient malheureusement trop systématique à France 2 dès lors qu’elle relate des conflits sociaux.

La CGT dénonce avec force cette information tronquée et orientée qui ne sert ni à la compréhension ni au décryptage de la réalité si indispensable aujourd’hui. »

Par ailleurs, le secrétaire d’État aux transports a refusé le débat télévisé demandé par les organisations syndicales.

De nouvelles actions sont prévues demain à Tours et Saint-Pierre-des-Corps.

P.-S.

Pour un suivi en continu du mouvement, avec une forte perspective parisienne, vous pouvez aller lire Paris-Luttes.info. Pour un suivi lyonnais, allez voir les copains de Rebellyon.info.