L’école de commerce de Tours s’applique les principes qu’elle enseigne : 60% des employés pourraient être licenciés

C’est la Nouvelle République qui nous l’apprend, l’ESCEM, école de commerce située à Tours, Orléans et Poitiers devrait supprimer 127 de ses 212 postes.

C’est la Nouvelle République qui nous l’apprend, l’ESCEM, école de commerce située à Tours, Orléans et Poitiers devrait supprimer 127 de ses 212 postes.

De source syndicale, la direction de l’Escem aurait annoncé la suppression de 127 postes sur les 212 répartis sur les trois campus de Tours, Poitiers et Orléans.On se souvient que la fusion de plusieurs écoles de commerce au sein d’une seule entité — France Business School — s’était révélé calamiteuse. En moins de deux ans le site de Tours avait perdu 90% de ses étudiants.

Si les étudiants ont fuit les trois campus, c’est à cause de l’échec du projet de fusion en un institut - baptisé pompeusement France Business School - de quatre écoles de commerces de taille modeste : l’ESCEM, Brest Business School et les ESC Amiens et Clermont-Ferrand. Une expérience, qualifiée « d’accident industriel » par le directeur de l’école tourangelle, qui a plongé les quatre établissements dans un marasme économique. Une des décisions phares était de changer les modalités de recrutement des étudiants en se passant des concours en sortie de classes préparatoires... une fois l’échec constaté, France Business School a tenté de faire marche arrière mais s’est heurté à une fin de non recevoir de la BCE (sic !), organisme chargé d’accorder ou non le droit de jouer dans les cours des grandes (écoles)... Dans le même temps l’école a aussi perdu le droit de délivrer des diplôme de master [1].

Alors que le but principal d’une école de commerce est de formater ses étudiants en bons petits soldats de l’idéologie libérale : managers, auditeurs, experts et consultants en tous genres, traders, licencieurs de masse, spécialistes de marketing... On ne peut, sans pour autant se réjouir des difficultés dans lesquelles vont se retrouver les nombreux salariés licenciés, que s’amuser de ce retour de bâton et de la manière dont il met en exergue l’imbécilité des principes enseignés dans ce type d’institutions. On doute alors que les spécialistes du management moderne et des licenciements de masse de l’ESCEM seront cette fois ravis d’avoir un cas pratique sous la main.

Rappelons que les mauvais choix gestionnaires de cette école censée en former des experts ont été fait sous l’égide de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) de Touraine à l’époque où son président était l’actuel maire de Tours, Serge Babary...

Illustration : Communication Digitale