L’affichage antifasciste n’est pas le bienvenu à Langeais : le maire choisit son camp

Pierre-Alain Roiron a la prétention de faire la pluie et le beau temps à Langeais (dont il est maire depuis 2008) et sur son canton : pas question d’expression politique divergente, "concurrente", ni même différente... Ainsi les règles d’affichage libre, largement bafouées pendant les campagnes politiques, deviennent absolument intangibles en dehors, comme le rappelle Solidaires 37 dans un communiqué.

Pierre-Alain Roiron, le maire PS de Langeais, conseiller régional, n’aime pas l’affichage « sauvage » dans sa commune !

Il a porté plainte contre SUD/SOLIDAIRES pour son attitude criminelle pendant l’été : ce syndicat, dans le cadre d’une campagne d’affichage départementale contre l’extrême-droite et contre les capitalistes, a eu l’outrecuidance de coller « en dehors des clous » 4 ou 5 affiches ou autocollants sur sa commune. La plupart de ces affiches ont été d’ailleurs recouvertes par d’autres collages, notamment par celles des chasseurs qui peuplent nos campagnes.

Le jeudi 27 novembre, le délégué départemental de SUD/SOLIDAIRES a donc été entendu par la police au sujet de cette affaire qui frise l’atteinte à la sûreté de l’État ! Sur les photos présentées au syndicaliste, une affiche flottait d’elle-même au vent. Même pas besoin des services municipaux pour l’enlever !

Notons que c’est la première fois que, dans le cadre de ses activités militantes, ce syndicat se retrouve confronté à ce genre d’incident. Il faut dire que, dans de très nombreuses communes du département, « l’affichage libre » (prévu par la loi) n’existe pas ou lorsqu’il est présent est souvent sous-dimensionné ou squatté par des affiches publicitaires commerciales. Ainsi, les maires, y compris les plus réactionnaires, sont peu enclins a reprocher aux militants des pratiques induites par l’absence d’espaces démocratiques dans leurs communes.

Au final, le syndicat risque de se retrouver à être condamné à plusieurs centaines d’euros d’amende. Le prix à payer pour pouvoir exprimer des opinions progressistes dans une France « socialiste » ?

P.-S.

Et sur l’agglomération tourangelle ? A Tours, l’offre de panneaux d’expression libre se réduit peu à peu, en particulier dans le centre ville. Or bien que trop régulièrement souillés par la pub, ces panneaux restent un des moyens privilégiés d’expression des mouvements et projets d’entraide et d’émancipation sociales. Pourtant, ces mairies sont tenues d’en mettre à disposition selon le décret n° 82-220 du 25 février 1982 réglementant la surface minimale et les emplacements de l’affichage d’opinion et des associations sans but lucratif.

Dans ce décret, il est indiqué que « chaque commune doit [...] réserver à l’affichage d’opinion et aux activités des associations sans but lucratif [...] 12 m², plus 5 m² pour 10.000 habitants au-delà de 10.000 habitants. ». L’article 2 indique que ces panneaux doivent être disposés de telle sorte que tout point situé en agglomération se trouve à moins d’un kilomètre de l’un, au moins, d’entre eux. Ces dispositions sont reprises dans le code de l’environnement : articles R581-2 à R581-4.