Journées de retrait de l’école : Belghoul fera payer par d’autres ses frais de justice

Farida Belghoul, accusée de complicité de diffamation et condamnée à plus de 20 000 euros d’amende et dédommagement dans l’affaire de l’école Blotterie à Joué-lès-Tours, en appelle au financement participatif pour payer ses frais de procès.

Après avoir diffusé une vidéo diffamatoire à l’encontre d’une enseignante d’une école de Joué-les-Tours, la représentante des Journées de retrait de l’école (JRE) avait été condamnée pour « complicité de diffamation » à l’encontre d’une personne dépositaire de l’autorité de l’État, d’abord à Tours en 2016, puis en appel à Orléans en 2017. Son association, proche des mouvements d’extrême droite d’Alain Soral et de La Manif pour tous, visait à dénoncer l’enseignement de la théorie du genre à l’école et à « sauver » les enfants de l’école publique. Elle avait écopé de 8 000 euros d’amende et de 15 000 euros de dommages et intérêts.

Elle se présente aujourd’hui, après s’être fâchée avec une bonne partie de ses anciens soutiens d’extrême droite, comme une « lanceuse d’alerte » qui aurait « sauvé des centaines de milliers d’enfants à l’école » et qui est « haïe du pouvoir à cause de l’efficacité de son action ». Ce fut d’ailleurs une telle réussite que son association (les JRE) a disparu, comme d’ailleurs la fédération de parents d’élèves qu’elle a tenté de créer ensuite — la Fédération autonome de parents d’élèves courageux, cela ne s’invente pas. Aujourd’hui tous les sites internet de ces associations ont disparu.

Sauf à penser qu’elle montre une réelle mauvaise volonté, cette enseignante en disponibilité semble avoir bien du mal aujourd’hui à payer ces frais de justice et se tourne vers le crowdfunding, c’est-à-dire la levée de fonds participative, par l’intermédiaire d’une plateforme qui gère et organise des cagnottes en ligne. Elle tente ainsi de mobiliser 30 000 euros pour l’aider « à payer ses avocats et à poursuivre le combat ». Pour ne pas dire qu’il lui faut encore payer la totalité de sa condamnation... Ce qu’elle peut d’autant moins déclarer ouvertement que le fait d’ouvrir ou d’annoncer publiquement des souscriptions ayant pour objet d’indemniser des amendes prononcées par des condamnations judiciaires est passible de six mois d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.

« Ne la laissez pas tomber » précise-t-on sur la page dédiée. Et pourquoi pas ?

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