26 mai à Tours : compte-rendu anticipé d’une manifestation sans violences

Raoul Poulvivier, journaliste dans un grand quotidien local, féru de sousréalisme orwellien, vous offre par anticipation l’article qu’il aurait dû publier demain à l’issue de la manifestation tourangelle contre la loi travail.

Décidément il sera bien dit qu’à Tours, rien ne se passe comme ailleurs !

A l’appel des organisations syndicales et de l’AG des étudiants en lutte à l’Université de Tours, une manifestation s’est tenue ce jeudi 26 mai à Tours, de la place de la Liberté à la place Anatole France.

Alors que les cortèges des grandes villes sont marqués par de vrais affrontements, nous ne pouvons encore une fois que déplorer qu’il n’y a eu à Tours, aucune violence à constater.

Le défilé était festif, coloré et nourri, les drapeaux ont flotté au vent, les sonos ont craché une musique enjouée qui a bien égayé la belle rue Nationale après l’avenue, non moins belle, Grammont !

Tout était bien à sa place. Seules sont à signaler quelques badineries estudiantines (une banderole « Cunni pour tous ! ») qui, selon une habitude désormais acquise, se tiennent en tête. Comme les fois précédentes, le pas a été régulier, assez lent pour ne pas perdre les retraités et suffisamment rapide pour que les étudiants ne s’ennuient pas non plus.
Il faut dire que tout avait été bien calibré. A l’intersyndicale précédente (lundi 23 mai), les étudiants s’étaient vu remonter les bretelles (cela ne leur fait pas de mal, il faut dire), par certaines organisations syndicales suite à leur coup d’exploit de la semaine passée. En effet, ils avaient réussi à prolonger le cortège de quelques centaines de mètres jusqu’au pont Mirabeau, avant d’aller saluer les forces de l’ordre, au mépris le plus total du plan initial prévu par les organisations syndicales et politiques, obligeant même certaines à plier leurs drapeaux en signe de désapprobation. Certains étudiants, bien en verve, avaient même été jusqu’à crier « Fuck la police ! ». Il faut croire que l’Université ne leur donne pas encore toutes les clés (et les compétences) pour la réussite d’une bonne manifestation !

Coté police et forces de l’ordre, on peut se targuer aussi d’une belle réussite. Un seul ongle cassé, lorsque le lieutenant Hervé* a enfilé son casque et fut bousculé par le caporal Michel* . De l’aveu d’un officier, ces sorties printanières sont des occasions uniques pour faire prendre l’air « aux gars » et à un matériel qui reste trop souvent au placard.

Mais une question demeure, cela va-t-il durer encore longtemps ?

Raoul Poulvivier, correspondant, du haut de la rue Nationale.

Pour une autre vision de l’actualité : le site du sousrealisme.org, ou alors la NR.