« Il faut continuer à mener des actions pendant l’été » : paroles de manifestant-es le 5 juillet à Tours

Au fil de la manifestation tourangelle du 5 juillet contre la loi Travail, qui a réuni environ 700 manifestant-es, on a demandé à quelques personnes quel regard elles portaient sur la mobilisation, et sur les perspectives qui s’offraient au mouvement.

La manifestation, appelée par l’intersyndicale, est partie de la place Anatole France et a effectué une boucle en passant par la rue Marceau et la place Jean Jaurès. Le cortège a marqué un arrêt devant le commissariat central de la ville, donnant l’occasion aux manifestant-es de dénoncer la poursuite de l’état d’urgence, sur lequel s’appuie le gouvernement pour interdire de manifestation des individus à Paris, Rennes ou Nantes. En pleine manifestation, Valls a annoncé son intention de recourir une nouvelle fois à l’article 49-3 de la constitution pour faire passer en force le projet de loi El Khomri.

« Est-ce que les gens seront encore chauds pour la rentrée ? »

Un retraité CGT :

« Ce qui me frappe, c’est la durée de la mobilisation, ainsi que les différentes formes qu’elle a pu prendre. La principale faiblesse de ce mouvement, c’est que l’opinion, qui nous est largement favorable, n’a pas franchi le cap de la mobilisation : la mobilisation n’a concernée qu’une partie de la population. Pour ce qui est des formes, je trouve bien que chacun ait pu s’associer à la forme qui lui convenait. Il faut continuer à mener des actions — peut-être symboliques, mais visibles — pendant l’été, et relancer le mouvement à la rentrée. Si ça veut bien partir. »

Une institutrice non syndiquée :

« J’ai déjà fait grève trois ou quatre fois depuis le début du mouvement. Je regrette que la mobilisation n’ait pas entraîné plus de personnes, alors que ce projet de loi concerne l’ensemble de la population. J’espère que le gouvernement n’aura pas recours au 49-3 le 20 juillet, et que la mobilisation reprendra en force en septembre si tel était le cas. »

Un salarié de l’université, non syndiqué :

« Ce mouvement est exceptionnellement long, par rapport aux mobilisations sociales habituelles. Mais comme d’habitude, ça a commencé doucement, puis on a connu un pic en mai-juin, avant que ça retombe. C’est normal, c’est l’effet du calendrier. La question, c’est : est-ce que les gens seront encore chauds pour la rentrée ? Ce sera aux centrales syndicales de décider si elles relancent quelque chose ; objectivement, ça ne dépendra pas de nous.

Il faudra voir aussi, localement, si les jeunes qui se sont bougés cette année se remettront à bouger l’année prochaine, sur cette question ou sur autre chose, ou si ce n’était qu’un feu de paille. Le nombre d’étudiants mobilisés a été beaucoup plus important que ce qu’on a connu ces dernières années à la fac. »

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