Gloire au patronat ! Quand La Nouvelle République tire le portrait du patron de Burger King

Le mensuel « éco » du quotidien La Nouvelle République a consacré un portrait à Didier Desassis, patron des Burger King et du Starbucks de Tours. Un portrait qui constitue un nouveau cas d’école de servilité journalistique [1]. Florilège.

C’est peu dire que le journaliste du quotidien local a été enthousiasmé par sa rencontre avec Desassis. A ses yeux, ce gros patron n’est pas un simple franchisé de grosses multinationales : c’est « le king du hamburger », « le pape du fast-food ». Voilà qui pose l’ambiance.

Derrière, les qualificatifs élogieux fleurissent : « atypique », « royal », « divin », et « sympa en plus ! ». Pour le besoin du portrait, Desassis pose devant l’objectif, mais pas comme n’importe quel clampin. Non, il pose « en fierté ! Et en toute simplicité ! ». En plus, il est « ponctuel » !

L’article compte pas moins de quinze points d’exclamation, témoignant de l’enthousiasme de son auteur. Un auteur qui ne peut retenir son admiration devant le parcours de Desassis : « Mais Dieu ! Comme il en a bavé ! »

Bien sûr, Desassis est humble : d’abord, il ne se découvre que « peu à peu, au fil de la confidence ». Et puis, pendant ses semaines de formation chez Burger King, il a su « occup[er] différents postes de débutant et accept[er] les ordres des chefs d’équipe ». Quelle abnégation !

Évidemment, la question de la qualité de la bouffe servie par Desassis est rapidement évacuée :

« Quand on vient me parler de malbouffe, ça me hérisse ! Il y a de la place pour tout le monde… (...) Merci Quick et merci José Bové. »

Y a pas à dire, quand il s’agit de brosser les notables dans le sens du poil, nos journalistes sont les meilleurs.

Illustration par Darren Riley | CC BY-ND 2.0