Fêtes municipales de Saint-Pierre-des-Corps : soirée difficile pour le Parti socialiste

Trombes d’eau, concert annulé, stands désertés...les fêtes municipales de Saint-Pierre-des-Corps subissent de plein fouet, elles aussi, les avanies climatiques. Ce vendredi 10 juin au soir, il y avait peu de monde sur la place Maurice Thorez. Contre vents et marées, cependant, le Parti socialiste y a tenu (difficilement) un stand paella.

Merguez du Parti communiste, mojitos et accras antillais, cuisine portugaise, stand de la CGT... tous les grands classiques étaient là pour assurer une soirée animée et colorée (comme dirait la Nouvelle République). Les tee-shirts rouges anti Loi Travail des principaux organisateurs annonçaient clairement le ton politique alors que la contestation syndicale ne faiblit pas.

Il fallait s’en douter, si la pluie s’invitait, ce n’était pas tout à fait lié au hasard. Dans un quinquennat marqué par l’humidité, sans doute y avait-il quelque chose à voir avec le gouvernement. Et en effet, cette année il y avait un petit plus, une nouveauté finalement assez osée, franchement courageuse, il faut le dire : un stand du Parti Socialiste.

Paella Socialista : un grand mélange (mais de quoi ?)

Au menu : une Paella Socialista géante, à priori appétissante, un grand mélange de tout. Il faut dire, il en fallait pour faire le poids face au menu 49.3 du stand voisin : “Menu 49.3 : si vous n’en voulez pas, vous l’aurez quand même”.

Les discussions s’annonçaient, il est vrai, animées alors que de l’autre côté de la place, se tenaient les caciques du PCF local et quelques figures des Jeunesses Communistes, boostées par le mouvement étudiant. Tout ce petit monde se côtoyant depuis des années (et étant dans la même alliance politique à la tête de la majorité municipale de Saint-Pierre-des-Corps, rappelons-le), les argumentaires allaient être des plus classiques : ‘sociaux traitres’ pour les uns, ‘communistes de pacotille’ pour les autres, ‘suppôts du grand capital’ d’un côté, ‘co-gestionnaires avec Véolia’ de l’autre... Voici résumée la dialectique de la soirée. D’un stand à l’autre, les discussions allaient bon train.

C’eut été sans compter le rythme endiablé de la Gran Ursula qui, concert annulé, décida tout de même d’entamer en acoustique son tour de chant, au coeur d’une éclaircie, devant une cinquantaine de badauds (des gauchistes rassurons-nous [1]).

La rue est à nous : pas au parti socialiste

Devant un public enthousiaste et réchauffé, la déambulation entamée à quelques pas du stand du PS allait prendre clairement un caractère politique, à la plus grande joie de tous. Au son de la cumbia, les mots d’oiseaux n’allaient pas tarder à siffler à l’encontre de la Paella Socialista : “La rue est à nous : pas au parti socialiste”, “Tournons le dos au PS”,”Ne restez pas devant le stand du PS”, “Circulez il n’y a rien a voir”...

Fâcherie assurée, paella remballée ! Après quelques invectives et chicaneries, devant une petite foule toute acquise aux saltimbanques qui poursuivaient leur musique, et alors que la pluie, il est vrai, remettait ça, les drapeaux furent vite décrochés, la paella remballée, les socialos fâchés.

Mais la fiesta ne fut pas, elle, gâchée. Au contraire...

P.-S.

On nous demande d’insérer ce nota bene :

La Gran Ursula est un groupe a-politique dans le sens ou nous n’adhérons ni soutenons, ni sommes sympathisants d’aucun parti politique (ni ps , ni pcf, ni front de gauche) . La politique partisane ne nous intéresse pas. Par contre , nous avons une posture politique - éthique- par rapport au monde dans lequel nous vivons, différentes selon les sensibilités de chacun-e. Vivre, danser, faire danser, créer des rondes, diffuser notre musique et la fête autour de nous tel serait notre dénominateur communs et notre présence politique au monde. Notre seule patrie ? La fête !

Il va sans dire que ceux qui nous emperche de vivre une vie pleine ont le
juste retour de ce qu’ils sèment.

Notes

[1On nous dit que certains étaient à la CGT, et peut-être même à SUD.