Désigner la dissimulation, figure de l’islamophobie

Sur son blog, L’image sociale, André Gunthert décrypte le sens l’utilisation médiatique généralisée de l’imagerie du voile intégral. Il montre comment ce motifs est employé comme un indicateur de dissimulation, suggérant ainsi à la fois l’enfermement et la fourberie, et participe alors à déplacer le racisme vers des formes d’hostilité culturelles.

En réaction aux attentats du 7-9 janvier, on a pu voir s’exprimer une vision maximaliste et revancharde de la liberté de la presse, incitant paradoxalement à la haine et à l’insulte. De son côté, le tribunal correctionnel de Paris a confirmé qu’il y avait des limites à l’expression médiatique, en condamnant Valeurs actuelles pour provocation à la discrimination envers les musulmans, pour sa Une du 22 septembre 2013 représentant une Marianne voilée, avec le titre « Naturalisés, l’invasion qu’on nous cache ».

Cette condamnation confirme également que l’illustration mobilisée par le magazine d’extrême droite n’est pas une image comme une autre. Elaboré dans le contexte de l’idéologie identitaire, le motif de la Marianne noire est une figure exemplaire de l’islamophobie, dont la dimension polémique a déjà été largement soulignée.

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Tout comme la victoire d’une idéologie consiste à s’insérer comme un référent naturel dans la pensée contemporaine, le succès d’une imagerie se traduit par sa banalisation et sa mobilisation en dehors du contexte identitaire.

Lire l’article en intégralité sur L’image sociale, le carnet de recherches d’André Gunthert.

Illustration issue de l’article « Presse & islamophobie : qu’en est-il ? » du site Le sens des images.