Des nouvelles de Davit Kandelaki, toujours enfermé au Mesnil-Amelot

Davit Kandelaki, tourangeau de nationalité géorgienne, récemment débouté du droit d’asile est toujours détenu au CRA du Mesnil-Amelot. Il pourrait être expulsé le 28 octobre. RESF37 fait le point.

Troisième communiqué du Réseau Éducation Sans Frontière d’Indre-et-Loire (RESF37)

Arrêter, mentir et expulser : la formule « 3 en 1 » de la Préfecture de Tours

Arrêté le 10 octobre à l’issue d’un contrôle routier de routine, Monsieur Davit Kandelaki est depuis lors enfermé en Centre de rétention administrative sur ordre du Préfet d’Indre-et-Loire, pour être « reconduit » (admirez l’élégance du mot) de force en Géorgie.

Une place pour lui, et d’autres places pour l’escorte policière, ont été réservées sur le vol direct Roissy-Tbilissi pour le vendredi 24 octobre à 20 h 10. Mais Davit Kandelaki ne veut pas partir. En France depuis 2012, il vit avec sa femme Iolanta et ses deux jeunes enfants (Irakli, 6 ans, et Alekssandra, 1 an ½) à Joué-lès-Tours. Il veut rester auprès des siens. Autour d’eux, le Réseau Education Sans Frontières organise le soutien, mobilise militants, sympathisants, amis, citoyens attachés au respect de ce droit fondamental, le droit de vivre en famille. Le Préfet Jean-François Delage n’ignore évidemment pas la situation de famille de Monsieur Kandelaki, mais n’en a cure. Il ne peut ignorer non plus les courriels, les fax, les appels téléphoniques, venus de toute la France demandant la libération de Monsieur Kandelaki. Et ignorer encore moins le rassemblement qui s’est déroulé devant les grilles de la Préfecture le mardi 21 octobre. Peut-être n’a-t-il pas vu de ses propres yeux ce rassemblement. Mais la lecture de la Nouvelle République du 23/10 l’en aura informé.

Au Centre de rétention du Mesnil-Amelot, tout proche des pistes de l’aéroport de Roissy, se concocte alors une minable tromperie. Monsieur Kandelaki, ainsi que la Cimade, l’association qui épaule les retenus dans leurs démarches et leurs recours, sont informés le 22-10 par les autorités du Centre que les réservations sur le vol du vendredi 24-10 sont annulées. Annulation confirmée vers 17 h le vendredi... jusqu’au moment où ordre est donné à Davit Kandelaki de prendre ses affaires. L’escorte l’emmène à Roissy, comptant évidemment qu’il soit déstabilisé par la manœuvre, et monte docilement dans l’avion.

Mais peut-on croire une seconde qu’un père de famille se laisse ainsi séparer de ceux qu’il aime sans rien faire ? A force de bafouer les droits des gens, et de faire fi des liens familiaux, les autorités préfectorales et policières en oublieraient-elles que les personnes qu’elles expulsent sont des êtres humains, avec une sensibilité et des sentiments ? Comme eux (quand ils ne sont pas en « service commandé »), ce sont des maris et des pères, des épouses et des mères.

Sans doute, à force de signer des Obligations de Quitter le Territoire invariablement placées sous l’égide du respect des Droits de l’Homme et des Libertés Fondamentales, les préfets de la République ont-ils perdu le sens des mots et la compréhension des réalités de la vie. Le prochain vol pour Tbilissi aura lieu le mardi 28 octobre. A tous ceux et toutes celles que « révolte » la perspective de l’expulsion de Davit Kandelaki, nous demandons de rappeler à Monsieur Delage, Préfet, que ses proies sont des êtres humains et que rien, et surtout pas l’objectif administratif de remplir ses quotas d’expulsion, ne peut être placé au-dessus de cette vérité.

P.-S.

Vous pouvez vous rendre sur leur site pour consulter les propositions d’action de RESF37.