Decathlon dégage ! Dans le Loiret la lutte paie

Les habitants de Saint-Jean de Braye, près d’Orléans, se battent contre la destruction de seize hectares de terres par une zone commerciale. Ils ont remporté une victoire juridique quant à l’autorisation accordée pour la création du magasin Decathlon. C’était pot de terre contre pot de fer ! Et il se pourrait bien que le gobelet de terre désintègre un jour le pot de béton...

« Résister contre Decathlon, contre la famille Mulliez, vous n’avez aucune chance... C’est le pot de terre contre le pot de fer ! » Voilà ce que nous entendions souvent lors de nos manifestations contre ce projet de zone commerciale. Notre collectif « pour un site préservé entre Loire et forêt » conteste en effet la création d’un « Village Oxylane – Decathlon » qui détruirait 16 hectares de zones humides, naturelles et cultivées, près d’Orléans [1].

Ni notre projet alternatif agricole rédigé avec Terre de liens, ni nos contributions sérieusement argumentées aux différentes enquêtes publiques, ni notre pétition réunissant plus de 1600 signatures n’avaient freiné l’avancement de ce dossier. Remettre en cause le bienfondé de cette zone commerciale était tout simplement impensable pour nos élus.

Victoire juridique

Nous avons donc utilisé la voie des recours : devant le tribunal administratif d’une part, pour contester la déclaration d’intérêt général et la modification du PLU, dont l’instruction est encore en cours ; devant la Commission Nationale d’Aménagement Commercial (CNAC) de l’autre, pour contester l’autorisation accordée au niveau départemental pour la création du magasin Decathlon.

Suivant les précieux conseils d’associations amies ayant déjà déposé ce type de recours, avec le soutien de conseillers régionaux et d’un avocat, nous avons transmis à cette commission un rapport complet expliquant en quoi ce projet était inutile et nocif sur ce territoire.

Le 12 novembre dernier, la commission nous a donné raison. Le gobelet de terre a gagné ! La commission vient de publier ses motivations. Les quatre arguments qui ont particulièrement retenu son attention sont : l’artificialisation d’espaces naturels, le risque de création de friche commerciale au sud de l’agglomération, l’absence de desserte en transport en commun et la destruction du paysage de cette entrée de ville.

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Notes

[1Un précédent article publié sur La Rotative en juin dernier se faisait l’écho de cette lutte, à l’occasion des Convergences NDDL.