Atteinte à la liberté syndicale dans l’Education Nationale

Communiqué de SUD Education 37 : Liberté syndicale et souffrance au travail : deux chimères dans l’Education nationale ?

Communiqué de SUD Education 37

Liberté syndicale et souffrance au travail : deux chimères dans l’Education nationale ?

« A l’occasion d’un stage de formation syndicale organisé par SUD Éducation 37 plusieurs collègues Professeurs des Ecoles en Indre-et-Loire se sont vus refusés l’autorisation de congé nécéssaire à la participation à ce stage. Pour certains collègues, il s’agissait même du second refus consécutif cette année, refus à chaque fois argumenté par le manque supposé de remplaçants disponibles.

Ces collègues se sont portés devant le Tribunal adminitratif pour faire respecter le droit à la formation syndicale (chaque salarié ayant droit à 12 jours de congé pour ce type de formation). Dans un jugement (en référé liberté) en date du 7 février 2014, le Tribunal administratif d’Orléans a clairement établi qu’il y avait "une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté syndicale" et rajoute que "il y a lieu de considérer que de manière récurrente , le traitement peu planifié par l’autorité administrative des demandes de congés pour formation syndicale (...) crée un trouble dans l’expression normale de la liberté syndicale des personnels". Selon les motifs du Tribunal administratif, quatre au moins des collègues appellants (sur cinq) pouvaient estimer être autorisés à participer à cette formation.

Le Directeur des services académiques de l’Education nationale d’Indre-et-Loire a décidé cependant de maintenir ses refus. Il a fait une lecture étroite de l’ordonnance du jugement, lecture en rien conciliante, et assurément humiliante pour les collègues concernés.

Outre le fait que cela balaie l’esprit du jugement rendu, cette attitude est d’autant plus incompréhensible que le nombre de demandes à satisfaire est faible et que le Directeur académique a précisé avoir donné d’autres autorisations de congé sans pour autant être assuré de pouvoir remplacer ces personnels.

Pour de nombreux enseignants qui se sont inscrits à ce stage (plus d’une quarantaine, professeurs des Ecoles et du second degré), il s’agit d’un temps fort d’échange et d’écoute sur un problème de plus en plus prégnant dans l’Education nationale, la souffrance au travail.

Ces refus sont d’autant plus mal vécus que l’institution n’offre pas d’espace de parole sur ces questions, traite particulièrement mal (souvent par le mépris voire l’humiliation) ceux qui disent avoir des difficultés, place ses enseignants dans des situations de travail complexes sinon impossibles (comment peut-on enseigner avec 27 ou 30 - voire plus - CP, CM1, ou pire encore Petites sections de maternelle ?). Il y a quelques mois, plusieurs cas de suicides dans l’académie d’Orléans-Tours ont été dénoncés par les organisations syndicales, suicides traités avec un mépris certain par les instances académiques de l’Education nationale.

Encore une fois par ces refus nous ne pouvons que constater la négation de ce problème par l’institution scolaire. Pour protester et dénoncer ce qui est aussi une attaque aux droits à la formation syndicale, les collègues concernés ont décidé de se mettre en grève jeudi 13 février, jour du stage.

SUD éducation 37 s’associe à cette dénonciation et leur apportera tout le soutien nécessaire. »

Pour rappel, SUD éducation 37 organise aujourd’hui une conférence-débat sur la souffrance au travail dans les métiers de l’Education.