Alerte à la bombe devant le siège du PS : la marmite fait pschit

Le 12 août, une cocotte-minute a été déposée devant le siège départemental du PS d’Indre-et-Loire.

D’après la NR, un salarié travaillant dans le local du PS situé rue de la Fuye a donné l’alerte vers 16 heures. Quartier bouclé, circulation interdite, etc. Une équipe de déminage était attendue, mais un policier a tiré le couvercle de la cocotte pour constater qu’elle était vide. Ni bombe, ni attentat. Juste une casserole abandonnée sur un trottoir. N’empêche, Michael Cortot, premier secrétaire fédéral du parti « socialiste », a décidé de porter plainte contre X. L’amende pour abandon d’ordures sur la voie publique va jusqu’à 150 euros...

Ce fait divers en évoque un autre. En novembre 1892, un jeune anarchiste déposait une bombe devant les bureaux parisiens de la compagnie des mines de Carmaux, ville dans laquelle une grève des mineurs venait de prendre fin. La bombe, amenée par le concierge du bâtiment au commissariat de police de la rue des Bons-Enfants, explose et tue cinq personnes ; une sixième personne meurt d’une crise cardiaque. L’événement a inspiré la chanson La Java des Bons Enfants, dans laquelle il est question de marmite à renversement et de socialos qui ne font rien pour abréger les forfaits de l’infamie capitaliste.




Dans la rue des bons enfants,
On vend tout au plus offrant.
Y’avait un commissariat,
Et maintenant il n’est plus là.

Une explosion fantastique
N’en a pas laissé une brique.
On crut qu’c’était Fantômas,
Mais c’était la lutte des classes.

Un poulet zélé vint vite
Y porter une marmite
Qu’était à renversement
Et la retourne, imprudemment.

L’brigadier et l’commissaire,
Mêlés aux poulets vulgaires,
Partent en fragments épars
Qu’on ramasse sur un buvard.

Contrair’ment à c’qu’on croyait,
Y’en avait qui en avaient.
L’étonnement est profond.
On peut les voir jusqu’au plafond.

Voilà bien ce qu’il fallait
Pour faire la guerre au palais
Sache que ta meilleure amie,
Prolétaire, c’est la chimie.

Les socialos n’ont rien fait,
Pour abréger les forfaits
D’l’iinfamie capitaliste
Mais heureusement vint l’anarchiste.

Il n’a pas de préjugés.
Les curés seront mangés.
Plus d’patrie, plus d’colonies
Et tout pouvoir, il le nie.

Encore quelques beaux efforts
Et disons qu’on se fait fort
De régler radicalement
L’problème social en suspens.

Dans la rue des bons enfants
Viande à vendre au plus offrant.
L’avenir radieux prend place,
Et le vieux monde est à la casse !