À Tours ce 14 juin, les manifestants ne s’essouflent pas

Entre 2 000 et 2 500 personnes ont manifesté à Tours contre la loi Travail ce mardi. Le cortège a défilé de la place de la Liberté à la Préfecture ; après quoi une manifestation sauvage s’est permise un petit passage devant le MEDEF avant de finir par revenir vers la Fac des Tanneurs pour une AG.

Alors qu’à Paris la manifestation contre la loi El Khomri a brassé plus d’un million de personnes selon FO et Solidaires [1], nous étions à peu près 2 000 en début de cortège, vers 15h, place de la Liberté [2]. Au plus fort de la manifestation nous avons pu compter jusqu’à 2 500 manifestants.

En tête de cortège, une banderole unitaire où nous retrouvions les syndicats mobilisés d’Indre-et-Loire : CGT, FO, Solidaires, FSU. A leurs côtés, une centaine de jeunes et d’étudiant-e-s étaient présents. La proximité du bac pour les lycéens et la fin d’année universitaire pour les étudiants expliquent en partie ce petit cortège en tête de manif. Qu’à cela ne tienne ! Ils auront passé toute la manif à chanter et crier leurs slogans. On pouvait entendre les classiques « Tours, debout, soulève-toi ! » ou « (A), Anti, Anticapitaliste ! » — et même un timide « Police nationale, police du capital ».

A l’opposé du cortège de tête, nous pouvions entendre la Fanfare synthétique, association de plusieurs fanfares tourangelles. Elle était entourée, par ailleurs, par de nombreux intermittents du spectacle.

Cela aurait presque pu donner un air festif à la manif en cette journée sans pluie — une première ces derniers temps ! — si nous n’avions pas eu des nouvelles des copains sur Paris : première charge totalement disproportionnée 20 minutes après le départ de la manif. Avenue Grammont, tout était tranquille.

Arrivés à Jean-Jo, la manifestation a continué rue Nationale jusqu’à s’arrêter devant la Préfecture. Le MEDEF étant à côté, une action était envisagée, nous étions nombreux à attendre que quelque chose se fasse, prêts à donner un coup de main s’il le fallait. Un petit air des intermittents ? Ce sera la pose d’une banderole. Il est 16h. Au même moment, à Paris, les étudiants sont gazés et les manifestant-es répliquent en attaquant le canon à eau qui s’est mis à rentrer dans le cortège. À Tours nous resterons une petite heure sur la place ; juste le temps de voir un camion de flics arriver.

Nous repartons donc très gentiment (trop ?) en manif sauvage, nous sommes encore environ 500 à marcher dans les rues de Tours. Retour à Jean-Jo et rue Nationale. Direction les Tanneurs pour l’AG. Les magasins sont grands ouverts, les badauds marchent le sourire aux lèvres. Tout va bien. Enfin, un peu avant 18h, comme le signale la Nouvelle Répugnante :

la manifestation s’est dispersée sans heurt au carrefour de la place Anatole-France. Le tram a pu reprendre son activité normale. Les policiers ont procédé à l’interpellation d’un marginal en marge de la manifestation.

Notes

[1Trois heures après le départ de la manif, il y avait encore des gens qui partaient de la place d’Italie.

[2Quand on pense aux copains partis à Paris par trains, bus, covoits, stop et autres, on peut dire que c’était pas mal.