2 juin : 1 500 manifestants à Tours contre la loi Travail, les cheminots en grève reconductible

A l’appel des organisations syndicales, environ 1 500 personnes ont défilé dans les rues de Tours ce jeudi 2 juin. On pouvait noter une grosse présence des travailleurs de la centrale nucléaire de Chinon, ainsi que des cheminot-es qui ont voté la reconduction de la grève.

Cette nouvelle date de mobilisation contre la loi El Khomri avait été annoncée tardivement, mais des centaines de personnes ont afflué vers la place de la Liberté à 10h pour partir en manifestation. Comme d’habitude, la tête de cortège était partagée par les organisations syndicales et par un cortège étudiant-es/non-encarté-es.

Une centaine d’agents de la centrale nucléaire de Chinon étaient présents. L’un d’eux expliquait :

« Ce matin, on a appelé les agents à faire 8 heures de grève, ce qui s’est traduit par une baisse de charge sur le réacteur n°1. On a aussi filtré l’entrée de la centrale avant de venir manifester à Tours. Les équipes de quart [1] et de protection de site étaient majoritairement grévistes. A 11h, la direction annonçait environ 25 % de grévistes.

L’appel à la grève concernait les 19 centrales du parc nucléaire français. Ce matin, on comptait 5 000 Mégawatt de moins sur le réseau [2]. Au-delà de la loi Travail, on se mobilise aussi sur des sujets internes à EDF : les suppressions d’emplois, l’ouverture à la concurrence du secteur hydroélectrique, etc. La mobilisation continue à s’accentuer, quoi qu’en dise le gouvernement. »

Du côté des cheminot-es, la reconduction de la grève a été votée lors de l’assemblée générale intersyndicale qui s’est tenue ce matin. Les cheminot-es prévoient une reconduction au jour le jour du mouvement.

Contrairement aux deux précédentes manifestations, celle du 2 juin n’est pas sortie de l’itinéraire prévu, malgré certaines envies. Revenu place Jean Jaurès après être passé par les Halles, l’université et la place Anatole France, le cortège s’est progressivement dispersé.

Deux cents personnes prolongeaient tout de même le plaisir d’être ensemble dans la lutte et demeuraient sur la voie de tram. Une grosse vingtaine de flics en tenue anti-émeute est alors sortie des fourgons venus se garer devant l’hôtel de ville, histoire d’accélérer le mouvement. Mais avant même qu’ils aient eu le plaisir de tabasser qui que ce soit, les derniers occupant-es des voies avaient poliment décampé.

A noter que les matricules des flics, qui doivent normalement être apparents, sont invisibles.

Notes

[1Qui assurent la conduite de l’installation.

[2Soit l’équivalent de 5 ou 6 réacteurs sur les 58 que compte le parc français.